Le gouvernement propose la hausse de 4% d'une kyrielle de prestations sociales pour lutter contre l'inflation dans son futur projet de loi "pouvoir d'achat", selon un document consulté par l'AFP. Ce coup de pouce, qui serait rétroactif au 1er juillet, concernerait, comme déjà annoncé, les pensions de retraite et d'invalidité des régimes de base, mais aussi les prestations familiales et les minima sociaux, dont le revenu de solidarité active (RSA), l'allocation aux adultes handicapés (AAH) et l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), est écrit dans une partie du projet de loi dont l'AFP a eu connaissance et qui confirme une information initialement dévoilée par Les Échos.
Selon le quotidien économique, le coût d'une telle mesure s'élèverait à "un peu moins de 7 milliards fin 2022, et à 8 milliards d'ici à avril 2023". Promesse du candidat Emmanuel Macron, le projet de loi "pouvoir d'achat", réponse de l'exécutif à l'accélération de l'inflation, doit être présenté début juillet en conseil des ministres, mais son adoption par le Parlement promet d'être un parcours du combattant, faute de majorité absolue à l'Assemblée nationale pour le camp présidentiel. Sur fond de contexte géopolitique troublé en raison du conflit en Ukraine, l'inflation, qui devrait atteindre en moyenne 5,5% en 2022, est devenue l'objet d'une âpre bataille politique entre les oppositions et l'exécutif.
Des mesures dévoilées au compte-goutte
Élisabeth Borne avait déjà annoncé la hausse de 4% des pensions de retraite avant le résultat des législatives, mais était restée plus floue sur le montant de l'augmentation des prestations sociales. Ces hausses programmées dans le projet de loi "pouvoir d'achat" ne sont qu'un volet des mesures concoctées par le gouvernement pour répondre à la hausse des prix. Celles-ci sont dévoilées au compte-goutte, comme la hausse de 4% de la prime d'activité, le chèque inflation, le dégel des rémunérations des fonctionnaires, le bouclier tarifaire sur l'énergie ou encore le triplement et à la pérennisation de la prime de pouvoir d'achat.
Selon le projet de loi partiellement consulté par l'AFP, le texte veut aussi ouvrir la possibilité de mettre en place un dispositif d'intéressement par l'employeur, même sans accord de branche ou avec les représentants du personnel. L'objectif étant de faire bénéficier les salariés du partage de la valeur créée dans l'entreprise.