Les entreprises n'ont jamais autant embauché en CDD. Fin 2014, près de neuf salariés sur dix étaient recrutés en contrat à durée déterminée, selon les derniers chiffres du ministère du Travail parus jeudi. Un record.
86% des embauches en CDD. Le CDI devient progressivement un luxe, et le CDD la norme : on n'a jamais aussi peu embauché en CDI depuis 2007. 86% des embauches sont aujourd'hui en CDD, contre 67% en 2001. Et chaque trimestre ou presque, la proportion de ces CDD augmente (+1,9% au quatrième trimestre 2014). L'explication avancée ? Les entreprises ont peur d'embaucher, et elles préfèrent passer par des contrats courts.
Et la tendance ne date pas d'hier : selon une étude récente de l'Insee, entre 1982 et 2012, la part des CDI dans l’emploi salarié a baissé de 94 % à 87 %. Dans le même temps, la part des CDD a doublé, passant de 5 % à 10 %", note l'Insee. Le secteur tertiaire, celui des services, la restauration et le tourisme sont les plus friands de CDD. Souvent, les missions sont très courtes : la moitié des CDD de ces secteurs durent 8 jours ou moins (chiffres de 2013). Et ce sont les femmes qui sont les plus touchées par cette précarité.
On a un CDI, on le garde. Deux marchés du travail sont donc bel et bien en train de se former en France : il y a ceux qui enchainent des CDD toujours plus courts, et les autres qui restent en CDI. Car lorsque l'on a décroché le précieux sésame, on le garde. Le taux de démission s'élevait ainsi à 1,3% en 2014, soit un niveau proche du plus bas historique, selon le ministère. Ce qui ne veut pas dire non plus que les CDI sont gages de stabilité absolue : 20% des CDI sont en effet rompus avant la fin de la période d'essai.