Comme tous ses collègues éleveurs de brebis des Pyrénées-Atlantiques, Stéphane Chetrit était coincé depuis deux semaines. A cause du confinement, plus de restaurants et moins de débouchés pour écouler ses agneaux de lait. A quelques jours de Pâques, dans une période qui représente 30% du chiffre d'affaires pour la filière ovine, le président de la société coopérative agricole Alliance ovine basco-béarnaise s'est donc lancé dans une initiative XXL avec environ 700 autres éleveurs : l'ouverture ce jeudi d'un gigantesque drive pour écouler ces agneaux de Pâques.
"C'est un pari, on a mis une grande machine en marche sans en connaître le résultat. Mais quand il y a le besoin qui se créé, il faut savoir trouver les portes de sortie. On s'est dit : 'Il y a 480.000 habitants sur le département, on a 40.000 agneaux à vendre, eh bien... feu !'"
"On ne dort pas beaucoup, mais on y croit !"
Le dispositif est simple. Un site permet de passer des commandes de caissettes de six kilos et demi d'agneau, que ce soient des gigots, épaules ou des carrés de côtes. Des points de vente sont ensuite installés dans tout le département pour passer les récupérer en voiture.
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"On est autour des 45 points de vente sur le département, ce qui fait un maillage de 15 km de distance entre deux points. Il y a des gares, des stades... On ne dort pas beaucoup, mais ça commence à faire écho et puis on y croit", raconte Stéphane Chetrit.
"400 précommandes pour l'instant"
Avant même l'ouverture officielle, les commandes ont déjà démarré depuis le week-end. "On doit tourner autour de 400 précommandes pour l'instant. C'est conséquent oui, ça démarre bien, espérons, espérons que ça continue", indique Laurie, chargée de répondre au téléphone.
De l'argent reversé en solidarité avec les hôpitaux
Avec ces premiers retours encourageants, l'Alliance bovine basco-béarnaise compte bien faire perdurer cette plateforme au-delà de Pâques, comme un nouveau moyen de vendre leurs produits et de sensibiliser la population locale au besoin d’acheter les produits du "terroir". "On a de l’agneau de novembre à juin tous les ans, donc l’idée est vraiment de pérenniser cette démarche derrière. Ce n’est pas un 'one-shot' comme si on se débarrassait de nos agneaux et vous ne nous verrez jamais plus, au contraire", explique Stéphane Chetrit.
Sur les 91 euros dus pour chaque caissette, un euro sera reversé en solidarité avec les hôpitaux.