Le gouvernement a décidé de jouer l'apaisement. Face à la colère des petits commerçants, obligés de fermer en raison du reconfinement, le Premier ministre Jean Castex a annoncé l'interdiction de la vente des produits non essentiels en grande surface à partir de mardi.
"Nous ne reviendrons pas sur les mesures annoncées" pour lutter contre la crise sanitaire, a lancé Jean Castex au JT de 20h de TF1, mais "la vente des produits qui (...) sont d'ores et déjà interdits dans les commerces de proximité" sera interdite "dans les grandes surfaces" à partir de mardi, a-t-il précisé.
Les produits interdits à la vente doivent encore être précisés
Ces fermetures de rayons chez Intermarché, Carrefour ou Lidl ont été décidées pour "rétablir l'équité" avec les commerces de proximité, qui ne sont autorisés qu'à prendre des commandes, avait précisé plus tôt le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Pour la fédération de la grande distribution (FCD), c'est une solution "perdant-perdant". "C'est une décision qui va affaiblir le petit comme le grand commerce, en laissant le champ libre à des acteurs comme Amazon", a déclaré dimanche soir son délégué général Jacques Creyssel à l'AFP.
Reste encore à préciser quels sont ces produits interdits à la vente, allant des vêtements à la droguerie en passant par les jouets. "Nous vendons du dentifrice et le mascara qui est à côté ne pourra pas être vendu", a souligné M. Creyssel. La grande distribution prévient que cette décision pourrait avoir des "conséquences" pour "20 à 25%" des salariés du secteur, qui en compte 700.000.
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Jean Castex assure vouloir "soutenir massivement" les petits commerces
En reconnaissant qu'il s'agissait pour lui d'un "crève-cœur", Jean Castex a promis de "soutenir massivement (ces commerces) pour ne pas qu'ils mettent la clé sous la porte". "Rendez-vous est déjà pris pour voir si la situation s'améliore, comment ils pourront progressivement sortir de cette situation, ça c'est la conciliation des impératifs économiques et des impératifs sanitaires", a-t-il ajouté. "Mais au jour où nous parlons, c'est clair, la priorité, c'est la protection de la santé de nos concitoyens".
Le Premier ministre a affirmé comprendre que les Français "râlent", ajoutant qu'un point serait fait "dans 15 jours et puis, surtout, à l'échéance du 1er décembre fixée comme la fin de ce confinement". "Je dis à ces commerçants et à tous les autres, mieux vous respecterez les règles aujourd'hui à tous nos concitoyens, mieux vous respecterez toutes ces consignes de sécurité sanitaire, plus vite nous pourrons sortir", a-t-il ajouté.