Face à la pénurie de main-d'œuvre, et aux difficultés à recruter, les entreprises cherchent des moyens pour attirer les candidats. Et pour le groupe Saur, fournisseur d'eau potable, la solution a été de supprimer la période d'essai. L'entreprise l'a mis en place le 1er mars 2021. Et la mesure s'avère très efficace.
Fidéliser les candidats
Le groupe avait supprimé la période d'essai pour pourvoir les postes laissés vacants après la pandémie, mais aussi pour accompagner sa croissance. Et le succès a été immédiat, constate Aneta Kowalska, directrice du Recrutement pour le groupe Saur : "Je pense que comme nous faisons d'office confiance, l'intégration se passe mieux. C'est un moyen de les fidéliser. Ça permet d'attirer beaucoup plus de candidats. On avait beaucoup plus de choix que d'habitude."
Au total, 1.700 personnes ont été recrutées en 2021. Non seulement les postes vacants ont été pourvus avec de meilleurs profils, mais en plus l’entreprise a pu ouvrir plus de postes.
Une solution encore peu utilisée
Et cet argument de séduction lui sert aujourd’hui de rempart face à la pénurie de main-d'œuvre. "Aujourd'hui, à date, on a à peu près 2000 recrutements faits. Il nous reste encore 400 affaires jusqu'à la fin de l'année. Mais je reste extrêmement optimiste. On va atteindre nos objectifs." Suite à cette innovation, le groupe a été contacté par de nombreuses entreprises, curieuses. Mais l’idée n’a pas encore infusé dans le tissu économique français.
C'est trop risqué pour l’employeur, confie la CPME 93 à Europe 1. "J'ai toujours pensé qu'une fois sur deux, on pouvait se tromper", note Francis Dubrac, son vice-président. "La période d'essai est une seconde garantie pour l’entreprise."