Les fonctionnaires ne sont pas concernés par cette mesure. (Illustration) 1:23
  • Copié
Margaux Fodéré , modifié à
Parmi les grandes mesures annoncées par l'exécutif pour la réforme des retraire figure la suppression des principaux régimes spéciaux. Si le gouvernement a justifié ce choix en mettant en avant les économies possibles grâce à ce changement, la réalité ne serait pas aussi simple, et les économies pas aussi grandes.

La Première ministre Élisabeth Borne a présenté mardi soir la tant attendue réforme des retraites. Parmi les changements phares, l'âge du départ à la retraite fixé à 64 ans, une pension minimale de 1.200 euros, mais aussi la fin des principaux régimes spéciaux pour les nouveaux entrants. Ce dernier projet est présenté comme une des mesures visant à éviter un système de retraites déficitaire. En réalité toutefois, la fin des régimes spéciaux ne va pas permettre de faire beaucoup d’économies.

Les fonctionnaires non concernés

L'une des raisons est que la réforme ne touche pas aux fonctionnaires, hormis le recul de l’âge légal de départ. Ils représentent pourtant la majeure partie des régimes spéciaux, soit 4,5 millions de personnes sur près de 5 millions au total. Le système de retraite des fonctionnaires cachent également un déficit important, "même si comptablement il n'est pas considéré comme tel", explique Emmanuel Grimaud, président fondateur de Maximis Retraite.

"La collectivité finance 30 milliards pour les dépenses de la fonction publique, qui partent plus tôt que les salariés du privé, même si c'est amené à disparaître, et avec une formule de calcul différente." Selon Emmanuel Grimaud, "la réforme ne va pas avoir un impact très fort sur ce déficit de la fonction publique".

Une mesure appliquée sur les futurs embauchés

La fin des régimes spéciaux ne va également pas permettre de faire des économies de sitôt, puisque la mesure ne s’appliquera qu’aux futurs embauchés qui ne seront pas à la retraite avant 40 ans au moins. "Les premières personnes qui seront dans le régime général pour ces régimes spéciaux, à la RATP par exemple, seront les personnes qui vont être embauchées à partir du 1er septembre 2023", précise le président de Maximis Retraite. 

Le gouvernement l'a d'ailleurs lui-même l’a reconnu, il s’agit avant tout d’une mesure d’équité.