Mardi, le premier ministre Jean Castex a annoncé le relèvement de 10% du barème de l'indemnité kilométrique. Une aide fiscale qui permet aux personnes ayant des frais de transports importants dans le cadre de leur travail de bénéficier d'une réduction d'impôts sur le revenu.
Les gros rouleurs satisfaits
A la pompe de la zone commerciale de la Valentine à Marseille, cette annonce fait des heureux. Les comptes sont vite faits pour Sylvie, qui sort d'une Volkswagen New Beetle essence vieille de 20 ans. A bord de ce véhicule, elle parcours 50km aller-retour cinq fois par semaine et son budget s'en ressent. "Ça représente 200€ chaque mois sur mon budget. C'est très compliqué car je travaille à Marseille mais je vis à Nans-les-Pins dans le département voisin du Var." Cette mère de famille se demande si cette mesure s'inscrira dans la durée ou non, en attendant elle "prendra ce qu'il y a à prendre".
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Mais cette annonce froisse beaucoup d'automobilistes comme Thierry. "Qui va en bénéficier ? Seuls ceux qui déclarent leurs frais et qui sont imposables. Pour les autres, on va continuer de payer un maximum" déplore-t-il. Soit environ 2 millions et demi de foyers. Ce quinquagénaire s'est tout récemment reconverti agent immobilier : "je me suis lancé il y a six mois et aujourd'hui mes frais de carburant ont doublé. Donc ça va peut être m'obliger à arrêter, c'est aussi simple que ça".
Baisser les taxes pour toucher plus de monde ?
Sur la pompe voisine, Stéphane jette un œil sur le compteur après avoir fait le plein de sa petite citadine : "J'ai mis 30 litre et j'en ai pour 51€. Moi je pense qu'il faut baisser les taxes. Il n'y a pas que la TVA. Sur l'essence, c'est 80% de taxes. Dans ces 80% là on peut pas gratter des choses à supprimer ? Et là le prix de l'essence baissera pour tous". Ces automobilistes se sentent exclus d'un dispositif dont ils s'estiment pourtant légitimes.