Carlos Ghosn touchera bien 7,251 millions d'euros en 2015. Son salaire, en hausse de 0,49% l'année dernière par rapport à 2014, a été validé vendredi soir par le conseil d'administration de Renault. Pourtant, quelques heures plus tôt, l'assemblée générale des actionnaires du groupe avait rejeté, à 54%, la rémunération du PDG. Parmi eux, l'État français, qui contrôle 19,74% du groupe automobile, s'était bien opposé aux émoluments de Carlos Ghosn, comme il l'avait fait l'an dernier.
Décision purement symbolique. Cette décision des actionnaires restait purement symbolique, puisqu'ils ne disposent que d'un avis consultatif sur le sujet. C'était cependant la première fois qu'ils rejetaient la rémunération du PDG. "Le conseil d'administration prend acte de cet avis négatif", avait déclaré Patrick Thomas, président du comité des rémunérations, juste après le vote. S'il n'a pas suivi cette sanction, le conseil a néanmoins demandé à son comité des rémunérations de revoir sa politique pour l'année 2016.
Énième polémique. Au passage, le conseil d'administration a justifié le salaire mirobolant de Carlos Ghosn par les bons résultats enregistrés par Renault en 2015. Il a notamment mis en avant "un chiffre d'affaires record de plus de 45 milliards d'euros, en hausse de 10,4%". Ce n'est pourtant pas la première fois que la rémunération du PDG du groupe automobile fait débat. Entre 2013 et 2014, ses émoluments avaient bondi de près de 170%, passant de 2,7 à 7,2 millions d'euros.