Le conseil d'administration de Renault a donné jeudi son feu vert à un nouveau mandat de PDG à Carlos Ghosn, qui a parallèlement nommé un numéro deux pour le groupe, conformément au souhait de l'Etat français de le voir préparer sa succession. "Le conseil d'administration a décidé de proposer le renouvellement du mandat d'administrateur de Monsieur Carlos Ghosn qui sera soumis à l'Assemblée générale des actionnaires le 15 juin", a indiqué Renault dans un communiqué.
Augmenter le chiffre d'affaires. Soulignant les "résultats exceptionnels" obtenus sous Carlos Ghosn par l'entreprise, le conseil d'administration lui a "également renouvelé sa pleine confiance en tant que Président-Directeur Général de Renault et Président-Directeur Général de l'Alliance" Renault-Nissan-Mitsubishi. Les administrateurs ont fixé "trois objectifs prioritaires" pour le prochain mandat de quatre ans. Le PDG devra notamment, selon eux, "piloter les enjeux stratégiques du Plan 'Drive the Future'", qui vise un chiffre d'affaires de 70 milliards d'euros en 2022 contre un peu plus de 50 en 2016. Il devra aussi "engager les étapes décisives permettant de rendre l'Alliance pérenne". L'alliance constitue un groupe aux équilibres complexes, entre intérêts français et japonais. Ce montage repose aujourd'hui en grande partie sur la personnalité du dirigeant franco-libano-brésilien.
Un numéro 2 français. Carlos Ghosn, qui dirige Renault depuis 2005 et aura 64 ans en mars, a en outre décidé, "après avoir reçu l'avis favorable du Conseil d'administration, de nommer Thierry Bolloré aux fonctions de Directeur Général Adjoint Groupe, à compter du 19 février 2018", selon le texte diffusé à l'issue de la réunion de l'instance. Thierry Bolloré est arrivé chez Renault en 2012 après une carrière internationale, dont plusieurs postes en Asie. Âgé de 54 ans, il était jusqu'ici directeur délégué à la compétitivité. L'Etat français insiste de longue date pour créer ce poste de numéro deux, qui aurait vocation à succéder à Carlos Ghosn. Le gouvernement n'avait pas caché sa volonté de voir un Français nommé à ce poste. Il s'inquiète notamment pour la pérennité de l'alliance et son ancrage français, dans la perspective de l'après Carlos Ghosn.
Une diminution de salaire de 30%. Carlos Ghosn a accepté une diminution de son salaire de 30%, permettant au représentant de l'Etat au conseil d'administration de voter jeudi sa rémunération, a précisé le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire. "L'Etat a voté la rémunération de Carlos Ghosn puisque Carlos Ghosn a accepté une diminution de son salaire de 30%", a dit Bruno Le Maire. L'actionnaire public avait voté l'an dernier contre une résolution sur la rémunération de Carlos Ghosn, chiffrée à 7,25 millions d'euros, la jugeant "excessive". "C'est la première fois depuis trois ans que l'Etat approuve la rémunération de Carlos Ghosn", indique-t-on à Bercy.