La SNCF a annoncé mardi soir qu'elle mettait fin au projet actuel de transformation de la Gare du Nord, porté par une société commune entre Ceetrus, filiale immobilière du groupe Auchan, et SNCF Gares et Connexions. La SNCF promet désormais "une adaptation rapide de la Gare du Nord" à la Coupe du monde de rugby en 2023 et aux JO de 2024, et "la conception d'un nouveau projet de transformation (…) élaboré en concertation étroite avec les acteurs publics concernés".
Un coût triplé ?
Dans un communiqué publié à la mi-journée, SNCF Gares & Connexions estimait que "le projet de transformation de la Gare du Nord ne paraît plus réunir les conditions de réalisation prévues par le contrat de concession". "Des comptes ont été demandés (…) sur cette évolution inquiétante et une décision sera prise très prochainement sur le devenir de cette concession", ajoutait le groupe.
Le groupe a indiqué avoir été averti en juillet d'un dérapage du coût prévisionnel des travaux portant la facture à plus de 1,5 milliard d'euros, contre 500 millions encore envisagés fin 2020, et d'un "retard considérable" les empêchant d'être achevés d'ici aux JO 2024. La concession a été confiée à SA Gare du Nord 2024 (StatioNord), une coentreprise formée par SNCF Gares & Connexions (34%) et la foncière Ceetrus (66%), cette dernière étant l'acteur chargé de la conception, des travaux et de leur financement.
Pas de réaction officielle de la mairie
Ceetrus, foncière immobilière, rappelait en milieu de journée que le projet de rénovation de la Gare du Nord a connu depuis l'établissement du contrat de concession en février 2019, outre une pandémie, plusieurs évolutions et recours impactant durablement sa réalisation. "Ceetrus respecte et respectera ses engagements de coopération loyale envers son partenaire, au premier rang desquels une vigilance sur les conditions de réalisation d'un projet ambitieux au service des habitants, des usagers et des riverains", réagissait la filiale d'Auchan dans un bref communiqué transmis à l'AFP, rappelant que le projet est "porté par deux partenaires" co-concessionnaires, elle-même et Gares & Connexions (actionnaire à 34%).
Après une longue polémique avec la mairie de Paris - qui pourtant avait approuvé le dossier à l'origine -, une mouture moins ambitieuse du projet avait été adoptée en novembre 2020, ce qui n'a pas empêché les difficultés. Contactée par l'AFP, la mairie n'a pas voulu réagir dans l'immédiat, disant attendre une position plus définitive de SNCF Gares & Connexions. Nicolas Bonnet-Oulaldj, chef des élus communistes parisiens, s'est réjoui de ce qu'il voit comme "l'abandon du centre commercial à la Gare du Nord", saluant "une victoire contre un projet qui faisait la part belle au privé au détriment du besoin des usagers".