De nombreux professionnels de la rénovation énergétique, en particulier les installateurs de panneaux solaires et de fenêtres, refusent des devis et donnent des conseils inadéquats, a regretté mercredi l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, sur la base d'une enquête.
500 professionnels testés par l'association. Les acteurs du secteur sont "à nouveau lourdement discrédités" par des "pratiques désastreuses", juge l'association, dont les bénévoles ont testé environ 500 professionnels, en boutique comme sur des stands de salons. La baisse de la consommation d'énergie des bâtiments fait partie des objectifs du gouvernement. Il a lancé début 2018 un plan visant à rénover 500.000 logements par an pour un budget public de 14 milliards d'euros sur cinq ans, même si son application doit encore être précisée dans le cadre des budgets annuels.
Un devis très difficile à obtenir. L'UFC-Que Choisir a centré son enquête sur deux éléments : l'installation de panneaux solaires et le remplacement des fenêtres, ce dernier ayant été récemment réintégré par le gouvernement au sein des travaux éligibles à des crédits d'impôts. "Le premier enseignement de notre étude porte sur la difficulté pour les consommateurs à obtenir un devis", regrette l'association, rapportant que plus de la moitié des professionnels interrogés ont refusé d'en donner un.
Des prix qui s'envolent. "C'est très problématique, car le devis est l'unique moyen de faire jouer la concurrence pour ce type de services. Ce qui est le plus intéressant, c'est ce que ça cache. Pour le même besoin exprimé par le consommateur, les tarifs vont du simple au quadruple (de 4.000 à 18.000 euros pour les fenêtres par exemple), et du simple au triple pour le photovoltaïque", alerte Matthieu Robin, chargé de mission à l’UFC-Que Choisir et en charge de l'étude Rénovation énergétique, au micro d'Europe 1 mercredi.
Un label utilisé à tort. L'UFC-Que Choisir prévient aussi qu'un certain nombre de professionnels affirment à tort disposer du label "reconnu garant de l'environnement" (RGE), sans lequel il n'est pas possible de toucher les aides publiques. Sur les seuls panneaux solaires, c'est le cas d'un tiers des stands visités en salon par l'association. Reste surtout que, selon l'association, ce label n'est lui même pas la garantie de propositions adéquates, en particulier pour ce qui est des fenêtres. Plus d'un professionnel labellisé sur cinq, parmi les entreprises contactées par l'UFC-Que Choisir, ont proposé des fenêtres moins efficaces que l'étalonnage établi par les finances publiques. "Quand on regarde la qualité des conseils prodigués par les RGE, il est nécessaire de revoir leur qualification", soutient Matthieu Robin.
De plus, "qu'ils disposent ou non du label public (…), moins d'un commercial sur cinq s'est enquis des caractéristiques d'aération du domicile de nos bénévoles en total contravention avec les règles élémentaires de la profession", insiste l'association, qui appelle à revoir en profondeur la labellisation et renforcer l'obligation de résultats.