Le directeur général d'Altifort, Bart Gruyaert, a assuré jeudi à l'AFP qu'il "ne jette pas l'éponge" pour la reprise de l'aciérie d'Ascoval à Saint-Saulve, dans le Nord, et qu'il "se concentre à trouver une solution" financière d'ici à l'audience du tribunal de Strasbourg, le 27 février. "J'ai des contacts avec un partenaire sidérurgique, qui était intéressé par faire son entrée au capital dans les prochains mois. J'essaie de le faire entrer plus tôt", a ajouté Bart Gruyaert.
L'entreprise Altifort, qui a obtenu en justice la reprise de l'aciérie Ascoval, a reconnu jeudi ne pas disposer des fonds nécessaires. "Altifort nous a confirmé qu'il ne pourrait verser aucun des fonds sur lesquels il s'était engagé, ni les dix millions de fonds propres, ni les 25 millions de levée de fonds", a précisé une source dans l’entourage du ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Le tribunal de Strasbourg examinera de nouveau le 27 février le plan de reprise.
281 emplois en jeu. La justice avait mis fin le 19 décembre à un interminable suspense en validant la reprise par Altifort pour un montant de 152 millions d'euros, avec le sauvetage de 281 emplois à la clé. La reprise se décomposait ainsi : 47 millions d'euros de fonds publics "sous forme de prêt" (État, Région et Valenciennes-Métropole), 35 millions d'apport d'Altifort, 40 millions de crédit-bail pour le financement d'un futur train à fil et 30 millions d'affacturage.
Créé il y a quatre ans, Altifort a grandi par rachat successifs. Il emploie 1.500 salariés, dont 1.370 en France, pour un chiffre d'affaires prévisionnel annoncé de 200 millions d'euros en 2018.