La CGT Cheminots durcit encore le ton vis-à-vis de l'exécutif. Le secrétaire général du syndicat, Laurent Brun, est sorti vendredi "extrêmement déçu" de la réunion tripartite gouvernement, patronat, syndicats, qui s'est tenue au ministère des Transports, en dénonçant une "pantalonnade", une "véritable réunion de provocation". Après avoir annoncé le matin la poursuite du mouvement de grève à la SNCF en juillet, il a estimé ne pas avoir perçu l'existence de "solutions de sortie" de crise dans cette rencontre. "Dans les mois qui viennent, les cheminots sauront être à la pointe de la contestation de ce gouvernement", a-t-il insisté.
"Le gouvernement passe le bébé au patronat". Également très en pointe dans la mobilisation qui a démarré début avril, Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD-Rail, a de son côté assuré que "les grévistes continueront à mettre la pression le temps nécessaire pour être entendus et que s'ouvrent enfin de vraies négociations". "Le gouvernement refuse le dossier et passe le bébé au patronat du ferroviaire et aux organisations syndicales", a-t-il regretté, en référence à cette réunion, qui visait à jeter les bases d'une nouvelle convention collective dans la branche ferroviaire, pour les salariés qui n'auront pas été embauché au statut de cheminot.
L'Unsa pas sur la même ligne. Erik Meyer a rappelé également que "les conditions et les modalités de la grève de cet été n'ont pas été définies" encore. Son syndicat défend le principe de grèves ciblées sur "des dates importantes, qui font sens pour les cheminots". À l'inverse, Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa ferroviaire, a relevé pendant ces presque trois heures de réunion "des éléments importants que nous allons soumettre à nos structures". Disant ressentir un "a priori favorable de cette réunion", il a jugé "plutôt positive" l'intervention de l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP, patronat du secteur). Interrogé sur l'unité de l'intersyndicale, les trois ont reconnu qu'elle ne tiendrait peut-être pas.