La CGT du groupe pharmaceutique Sanofi a dénoncé lundi "l'utilisation abusive de mains d’œuvres précaires", avançant le chiffre de 130 salariés ayant obtenu gain de cause auprès des prud'hommes depuis 2014.
Forte hausse du nombre de CDD et d'intérimaires. Selon la CGT, 50 salariés ont obtenu la requalification de leur contrat en CDI (dont 45 sur le site du Val-de-Reuil, dans l'Eure) et 80 ont reçu un total de 3,5 millions d'euros d'indemnités. Lors du dernier procès, le 16 décembre dernier, 15 anciens salariés ont obtenu chacun en moyenne 80.000 euros d'indemnités, a déclaré le syndicat. Selon la CGT, le nombre de CDD et d'intérimaires a fortement augmenté entre 2007 et 2016, passant d'environ 2.500 personnes à 4.000. Le syndicat estime que le taux de précaires se situe à 18%, "alors même que la santé financière (du groupe) n'est plus à démontrer".
La direction se défend. La direction a de son côté indiqué que "le volume de contrats temporaires, incluant intérimaires et contrats à durée déterminée (CDD), chez Sanofi en France est resté stable autour de 11% ces dernières années, sur un effectif total de 27.000 emplois". "La plupart de ces contrats temporaires vise à faire face à un surcroît d'activités inhérent à notre métier (pics épidémiologiques comme grippe saisonnière)", a-t-elle ajouté. "En complément, nous avons en permanence près de 1.400 jeunes en contrat d'apprentissage".
Sanofi fait valoir qu'il a "sur les deux dernières années, recruté 2.000 salariés en contrat à durée indéterminée (CDI), ce qui est supérieur aux engagements pris en 2013 dans le cadre du contrat de génération (500 contrats à durée indéterminée avaient été fixés à l'origine)".
La CGT dénonce "une situation socialement pas acceptable". Selon la CGT, le site de Le Trait (Seine-Maritime) serait le plus touché avec 379 contrats précaires (hors CDD de formation) pour 853 CDI, soit environ 30% des effectifs en contrats temporaires. Une précarisation des effectifs "intolérable" qui, pour la CGT, est "préjudiciable" à la qualité de la production. "Nous sommes sur une situation socialement pas acceptable, mais qui économiquement et d'un point de vue sanitaire n'est pas bonne non plus", a déclaré Thierry Bodin, coordinateur CGT à Sanofi, évoquant des problèmes de formations et un turnover important. Pour lui, la part du personnel en contrat précaire devrait se situer "aux alentours de 5%".