L'ancienne présidente d'Areva, Anne Lauvergeon, était entendue vendredi par des juges d'instruction du pôle financier de Paris dans l'une des enquêtes sur les zones d'ombre autour du rachat d'Uramin en 2007, une opération qui s'est avérée désastreuse pour le géant français du nucléaire, a indiqué une source proche du dossier.
Audition au pôle financier. L'ex-patronne emblématique du groupe, qui avait dû le quitter en 2011 après dix ans à sa tête, était convoquée vendredi matin en vue d'une mise en examen, mais elle peut ressortir de l'audition sous le statut intermédiaire de témoin assisté, ont indiqué plusieurs sources proches de l'enquête.
Deux informations judiciaires en cours. L'une sur le rachat au prix fort de la société minière canadienne Uramin, qui ambitionnait d'exploiter trois gisements d'uranium en Namibie, Afrique du sud et Centrafrique, l'autre sur la présentation des comptes du groupe Areva en 2010 et 2011, les années précédentes étant couvertes par la prescription. C'est dans cette seconde enquête, ouverte pour présentation de comptes inexacts, diffusion d'informations fausses ou trompeuses, faux et abus de pouvoir, qu'est entendue vendredi Anne Lauvergeon.
Son mari déjà placé en examen. Olivier Fric, l'époux de l'ancienne patronne d'Areva Anne Lauvergeon, a été mis en examen le 23 mars dernier pour délit d'initié et blanchiment dans un volet de l'enquête sur le rachat calamiteux de la société Uramin par le géant du nucléaire en 2007, a indiqué une source judiciaire, confirmant une information du Parisien. Concrètement, les juges d'instruction veulent établir si Anne Lauvergeon a fait pression pour minimiser les provisions pour dépréciations d'actifs dans les comptes du groupe, afin de retarder la découverte de l'effondrement de la valeur d'Uramin.