Revenir aux 39 heures, en échange d'un maintien de l'emploi jusqu'en 2020 ? 56% des salariés de Smart France y sont favorables, a annoncé vendredi soir la direction de l'entreprise, après une journée de consultation. Mais le oui, majoritaire à 74% chez les 385 cadres consultés, n'a rassemblé que 39% des suffrages chez les 367 ouvriers votants, lors de ce référendum à caractère purement consultatif, ont précisé les syndicats.
"Avec cette consultation, la direction a créé deux clans dans l'usine, il va falloir trouver une solution pour que les salariés de ce site ne s'entredéchirent pas", a commenté Gilles Hemmerling, président de la CFE-CGC en Lorraine. La consultation a connu un taux de participation élevé: 93,3%, sur un site qui compte quelque 800 salariés. Dans un communiqué, la direction de Smart France s'est félicitée "de ce résultat qui confirme l'engagement de ses coéquipiers en faveur de l'usine de Hambach". Sauf que ce vote ne signifie pas que l'entreprise va retourner aux 39 heures : elle n'en a tout simplement pas le droit.
Les salariés étaient appelés à se prononcer sur le "Pacte 2020" proposé à l'occasion des négociations annuelles obligatoires sur les salaires. En échange d'une garantie de l'emploi jusqu'en 2020, il prévoit d'augmenter la durée du travail à 39 heures hebdomdaires dès l'an prochain, mais avec une rémunération calculée seulement sur 37 heures. Les cadres, eux, devraient abandonner des jours de RTT. Le dispositif est prévu jusqu'en 2020, après quoi l'usine repasserait aux 35 heures.
"Le pacte 2020 s'inscrit dans une démarche globale du groupe Daimler AG pour l'amélioration de la compétitivité de ses usines", a précisé la direction, qui entend se réunir "dès la semaine prochaine" avec les organisations syndicales pour discuter de l'accord, "sur la base du résultat de ce jour". Smart France produit chaque année quelque 100.000 véhicules biplaces dans cette usine située aux confins de la Lorraine, de l'Alsace et de l'Allemagne.