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À l'occasion de son dernier rapport, le médiateur de l'annonce pointe une multiplication des arnaques à l'assurance des téléphones portables, avec des processus de ventes forcées. Sur Europe 1, mardi, Arnaud Chneiweiss décrit ces mécanismes pour alerter les consommateurs sur leurs dangers.
INTERVIEW

Y a-t-il une tromperie de la part des entreprises qui proposent des assurances pour les téléphones portables ? C'est ce que semble indiquer le dernier rapport du médiateur de l'assurance, publié lundi. Selon ce document, ces contrats constituent désormais 7% des 10.500 saisines enregistrées en 2020 en matière d’assurance dommages, soit bien davantage que la part des couvertures dans le total des assurances. Une "explosion des saisines" constatée ces derniers mois et dénoncée par Arnaud Chneiweiss, médiateur de l'assurance et invité d'Europe 1, mardi midi.

Un flou sur le délai de rétractation ?

La structure recueille des témoignages de "consommateurs ou d'assurés qui disent 'je n'ai jamais souhaité souscrire une assurance' et ils se rendent compte en regardant leurs relevés bancaires quelques semaines plus tard qu'il y a un débit de 15 euros par mois", raconte Arnaud Chneiweiss. "Ils se demandent de quoi il s'agit et contactent l'assureur. On leur dit 'oui, on considère que c'est consenti et le délai de rétractation n'était que de 14 jours, c'est ce que prévoit le Code de la consommation et par conséquent, il est trop tard et nous sommes partis pour un an'", éclaire-t-il.

Pour le médiateur de l'assurance, il y a deux types de comportements "choquants" dont il faut se méfier, aussi bien chez les opérateurs de téléphonie mobile que les enseignes d'électroménager. "L'un, c'est le cas où l'assuré nous dit 'je n'ai jamais souhaité souscrire une assurance de téléphone portable, je n'ai pas fait attention à ce que je signais effectivement sur la tablette, j'ai signé des choses, ne me suis pas rendu compte'. Donc, il n'a pas consenti à souscrire une assurance."

"Chantage aux bons sentiments"

"L'autre cas", poursuit Arnaud Chneiweiss, "c'est un cas où le vendeur fait un peu du chantage aux bons sentiments. Il dit 'écoutez, j'ai compris que vous ne vouliez pas d'assurance, mais pour préserver mon emploi, prenez une assurance. Le premier mois sera gratuit. Puis après, au bout d'un mois, vous allez pouvoir résilier'. Et quand le consommateur téléphone pour résilier, on lui dit 'non, vous aviez 14 jours, on a bien votre signature, nous sommes partis pour un an'."

Pour lutter contre ces abus, le médiateur de l'assurance recommande avant tout de la vigilance de la part des consommateurs : "Il faut faire très attention à ce que la souscription à une assurance, liée au téléphone portable en l'occurrence, soit pleinement consentie par le consommateur", résume le spécialiste.