Guillaume Pepy va devoir s’expliquer. Le PDG de la SNCF est convoqué lundi à midi par la ministre des Transports, Elisabeth Borne. L’heure est venue de rendre des comptes après la cascade d’incidents dans les gares ces dernières semaines : Montparnasse, Saint-Lazare, ou encore la gare de Bercy.
La fermeté du ministère. Le premier objectif de cette convocation, très médiatique et très politique, est de taper un grand coup de poing sur la table. Elisabeth Borne veut montrer qu’elle prend les choses en main, que la patronne des transports, c’est elle, et que la série noire de la SNCF doit absolument prendre fin. Pour la ministre, c'est une question de confiance entre les Français et leur compagnie ferroviaire. Les clients sont exaspérés et ils ont raison, c’est l’affichage très clair du ministère et le message qu’elle veut faire passer.
La SNCF pointe la responsabilité de l'Etat. De son côté, la SNCF dédramatise : "On travaille tous les jours ensemble", sourit Guillaume Pepy pour désamorcer l'importance de cette convocation. Pourtant, en coulisse, on s’agace. "La ministre fait sa com'", souffle un cadre. Dans l’entourage de la SNCF, on explique que l'on travaille depuis des mois, mais que le problème reste le même : la vétusté du réseau, ce dont l'Etat serait très largement responsable. "Nous attendons un bilan une autocritique, que la SNCF nous dise ce qui n’a pas marché dans la gestion de crise", explique pourtant le ministère qui évoque une "gestion pas impeccable". Face à Guillaume Pépy, pas sûr néanmoins que la ministre des Transports utilise ce genre d’euphémisme.