SUD-Rail, troisième syndicat à la SNCF, a annoncé mercredi qu'il appelait à une grève reconductible à partir du 18 mai pour peser sur les négociations en cours sur les conditions de travail dans le secteur ferroviaire, tandis que l'incertitude plane encore sur la position des autres syndicats
Intersyndicale. Au lendemain d'une manifestation unitaire de plusieurs milliers de cheminots à Paris (15.000 selon la CGT, 5.500 selon la police), une intersyndicale s'est réunie mercredi pour décider des "modalités d'une grève reconductible" en mai. A l'issue de cette réunion, tenue le jour où les discussions reprenaient pour trois jours à la SNCF, le front syndical semblait désuni. SUD-Rail, qui avait évoqué mardi comme "suite logique" de la manifestation un mouvement de grève reconductible à partir de mercredi prochain, a confirmé sa position. "SUD appelle à une grève reconductible à partir du 18 mai", a déclaré Eric Santinelli, l'un de ses responsables.
Il a dénoncé le "coup d'arrêt" mis selon lui aux négociations au niveau de la branche par l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP, qui regroupe la SNCF et ses concurrents privés). L'UTP a indiqué mardi avoir apporté des "améliorations significatives" à ses propositions et estimé que "le point d'équilibre (lui paraissait) atteint". De son côté, l'Unsa, 2e syndicat à la SNCF, a indiqué qu'elle prendrait sa décision jeudi dans la journée. "La négociation n'est pas encore aboutie", a déclaré Roger Dillenseger. Les discussions au sein du groupe public sont prévues jusqu'à vendredi. Première force syndicale, la CGT n'a pu être jointe mercredi soir.
Harmoniser les règles de travail. Les négociations au niveau de la branche, ouvertes fin 2013 pour harmoniser les règles de travail dans le secteur (fret/voyageurs, SNCF/privé) en vue de l'ouverture totale à la concurrence, doivent aboutir avant juillet, comme la renégociation concomitante de l'accord temps de travail à la SNCF. Elles sont menées sur la base d'un projet de décret du gouvernement, compromis entre les règles du fret privé et de la SNCF, globalement plus protectrices. Pour écarter tout risque de "dumping social", SUD-rail demande "la transposition dans la loi" du régime actuellement en vigueur à la SNCF.