Réduire de 10% sa consommation d'énergie sans toucher à sa capacité de production. C'est le défi auquel les entreprises doivent répondre après l'annonce du plan de sobriété cette semaine, présenté par le gouvernement. Et pour les sociétés, à l'image de Michelin, pas question d'arrêter les lignes de production. Le géant français l'explique : fabriquer des pneus nécessite de passer par une étape de cuisson, ce qui demande beaucoup de gaz naturel pour alimenter les chaudières.
Alors, dans l'entreprise du célèbre Bibendum, il a fallu anticiper et se tourner vers des solutions de repli, même si cela veut dire parfois émettre un peu plus de CO2. "Nous avons converti nos chaudières pour qu'elles puissent, soit passer du gaz au fioul, soit nous sommes tournés quelquefois vers du charbon quand c'était nécessaire. L'objectif, c'est d'être capable de passer l'hiver sans avoir à arrêter nos productions par défaut d'énergie", explique au micro d'Europe 1 le président du groupe, Florent Menegaux
Chasse au gaspillage
Ne pas fermer les usines, c'est l'enjeu majeur du manufacturier de pneumatiques, alors que les hausses des prix des matières premières devraient coûter près de 2,5 milliards d'euros au groupe en 2022.
Pour réduire la facture, Michelin, comme Renault, part aussi à la chasse au gaspi. Chauffage réduit, éclairage mieux piloté dans les usines. Et ils ne sont pas les seuls. En cas de pics de consommation, l'opérateur Orange a annoncé l'effacement de son réseau jusqu'à 1 heure par jour. L'entreprise espère ainsi soulager le réseau en quittant le réseau fixe pour privilégier l'utilisation de batteries électriques durant l'heure de pointe, pour éviter les coupures subies.