Elle l'avait déjà annoncé en 2015, puis en 2016. Et elle va poursuivre sur cette lancée. Mardi, la Société générale, dans son nouveau plan stratégique, doit à nouveau annoncer d'importantes suppressions de postes en France sur les trois prochaines années. Pourtant, les résultats de la banque française sont bons. Mais elle souhaite rationaliser ses activités dans un contexte où la révolution numérique change en profondeur les pratiques de ses clients.
Passer à "une banque totalement digitale". Le directeur général de la Société générale, Frédéric Oudéa, assume ses choix dans une interview accordée aux Echos : "notre industrie est en train de vivre une profonde révolution industrielle". Dans cette optique, le nouveau plan présenté mardi "n'est qu'une étape dans une vision de plus long terme" afin de faire de la banque française "une banque totalement digitale, pour le bénéfice de nos clients et de nos collaborateurs".
3.450 postes supprimés d'ici 2020. En 2015 et 2016, la Société générale avait déjà annoncé 2.550 départs. Mardi, ce sont 900 suppressions supplémentaires qu'elle devrait officialiser, rapportent Les Echos. Les licenciements sont cependant exclus puisque cette opération se fera par "des mobilités internes", "des départs naturels" ou "des départs volontaires". En tout, ce sont 3.450 postes qui vont sauter, soit près de 9% des effectifs de la banque de détail en France. Entre Big data, algorithmes et intelligence artificielle, la banque se fixe ainsi pour objectif de confier à des robots 80% de ses tâches internes.
Et dans le secteur bancaire, la Société générale n'est pas la seule à supprimer des postes : le Crédit lyonnais par exemple prévoit de supprimer 1.000 postes d’ici 2018, avec à la clef aussi des fermetures d’agences. A l'étranger, la Deustche Bank et HSBC appliquent la même politique. La révolution numérique est donc désormais clairement une menace pour les 370.000 personnes qui travaillent aujourd'hui en France dans le secteur bancaire.
De 2.000 à 1.700 agences supprimées. Par rapport aux prévisions annoncées en 2015, la Société générale vise aussi la fermeture d'une centaine d'agences supplémentaires. Dans trois ans, elle veut compter 1.700 sites dans l'Hexagone, contre 2.000 aujourd'hui. En résumé, 15% de ses agences vont fermer. A en croire la Société générale, fermer des enseignes permet juste de s'adapter aux nouveaux comportements des clients. Ces derniers se rendent de moins en moins en agences et effectuent leurs démarches majoritairement sur internet. Ainsi, à la SocGen, 90% des contacts se font désormais par voie digitale, qu'il s'agisse des démarches simples comme des commandes de chéquiers ou de démarches plus complexes comme des demandes de crédits.
Plus de clients rentables. La banque veut aussi mettre dans son viseur plus de clients rentables. Elle vise ainsi 400 millions d'euros de revenus supplémentaires en attirant dans ses filets davantage de professionnels et d'entreprises.