"Venez faire les soldes le 30 juin !", appelle Francis Palombi. Alors que le coup d'envoi des soldes d'été sera donné mercredi, le président de la Confédération des commerçants de France, invité d'Europe 1, dimanche, est revenu sur le "dumping" exercé par Amazon qui a décidé de lancer son opération "Prime Day" sept jours avant les soldes, créant "une attaque directe vers le commerce physique", et notamment les indépendants et les très petites entreprises.
"Très en colère par rapport à Amazon"
"Nous sommes vraiment très en colère par rapport au groupe Amazon", lance Francis Palombi, qui explique que les représentants du secteur ont été reçus par le ministre Alain Griset, en charge des Petites et Moyennes Entreprises, pour discuter de la question. "Il nous a avoué que malgré une demande auprès du directeur France d'Amazon, ça a été un non catégorique", relate Francis Palombi, évoquant le refus d'Amazon de reporter son opération de promotions "Prime Day". Le géant américain du commerce en ligne Amazon avait en effet annoncé de grandes promotions d'été les 21 et 22 juin alors que les dates officielles des soldes en France sont fixées au 30 juin.
Si le ministre a rassuré les commerçants sur les contrôles dont feront l'objet les promotions proposées par le géant du e-commerce, le président de la Confédération des commerçants de France, insiste sur la difficulté de la situation des petits commerçants, fortement impactés par la crise sanitaire. "Les soldes pour nous cette année sont un moment très important sur le plan commercial, d'autant plus avec des stocks surdimensionnés".
"Il faut que les consommateurs privilégient les commerces physiques"
"Quand on constate qu'Amazon dit 'non' au report du 'Prime Day', ça veut dire qu'actuellement, l'État est impuissant. Et ce n'est pas normal", déplore Francis Palombi, qui considère cela comme "un aveu d'impuissance du gouvernement". En octobre dernier, la ministre Agnès Pannier-Runacher avait, elle, réussi à suspendre la campagne de publication pré-Black Friday sur Amazon. Aujourd'hui, les commerçants physiques devront faire avec. C'est pourquoi Francis Palombi souhaite attirer l'attention des auditeurs sur l'importance de privilégier les commerces physiques. "Il semblerait que les consommateurs, après le déconfinement, sont revenus en force", se félicite-t-il. "Ils veulent acheter chez leurs commerçants et c'est l'appel que je pourrais leur donner : les soldes commencent ce mercredi, il faut qu'elles soient fortes parce qu'il y a beaucoup de stocks", insiste le président de la Confédération des commerçants de France. "De très belles affaires se réaliseront à ce moment-là, et il faut que les consommateurs privilégient les commerces physiques, quels qu'ils soient."
Pour autant, l'histoire semble se répéter inlassablement pour les petits commerces, qui plient sous le poids du géant. "On va peut-être s'en sortir si le ministre dit vrai", explique Francis Palombi, affirmant qu'Alain Griset prévoyait de réunir des Assises du commerce en octobre prochain. "Il nous a expliqué que toutes ces problématiques, ce poids d'Amazon, les règles du jeu qui ne sont pas respectées, tout cela sera discuté", assure-t-il. "Je peux vous assurer que nous les attendons avec impatience, et nous allons être très présents pour les vivre."