C'est une période de soldes inédite qui s'est terminée mardi, dans un contexte de pandémie de Covid-19. Elle a d'abord été décalée, avec un lancement le 20 janvier, puis prolongée de deux semaines après la fermeture des centres commerciaux de plus de 20.000 m2, le 31 janvier. Pour quel résultat ? Un bilan très contrasté, selon les secteurs ou le type de magasins, mais qui n'est clairement pas bon pour une large majorité de commerçants. En février, le chiffre d'affaires a chuté de 22% selon l'Alliance du Commerce.
Pas la période de "l'achat plaisir"
Le positif sera vite évacué : la seule satisfaction concerne certains commerces de centre-ville qui ont pu bénéficier d'un report des consommateurs à partir de fin janvier. Selon l'Alliance du Commerce, qui rassemble 27.000 magasins (dont les grands magasins, les enseignes de l'habillement et de la chaussure), ce n'était clairement pas la période de "l'achat plaisir". "On observe une baisse de la fréquentation de l'ordre de 46% en février, donc c'est extrêmement important", souligne son délégué général, Yohann Petiot.
Selon le professionnel, cela "confirme le passage d'un acte d'achat d'impulsion à un achat planifié, préparé par les clients". Une tendance confirmée par le Procos, la Fédération du commerce spécialisé, qui représente plus de 300 enseignes et 60 000 points de vente. Les secteurs les plus impactés ont été le textile, les bijoux et le sport.
Le sport à la peine
Avec une activité en baisse de près de 10% sur cette période de soldes par rapport à l'an dernier, les magasins de sport ont en effet pris de plein fouet "l'effet couvre-feu", estime Virgile Caillet, délégué général du l'Union Sport et Cycle : "C'est une vraie déception, le secteur est extrêmement touché et attend avec impatience un rebond". Pourtant, la fermeture des salles de sport et l'arrêt des sports en intérieur comme le handball ou le basket n'incitent pas à l'optimisme.
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Le secteur de la montagne fait logiquement partie des plus impactés, beaucoup de commandes ont été annulées par les commerces et les fabricants se retrouvent avec des stocks très importants.
Des aides ciblées et un calendrier de réouverture
Face à ce bilan morose, l'Alliance du Commerce, entre autres, demande au gouvernement de la visibilité pour les 25.000 commerces toujours fermés. Yohann Petiot plaide ainsi pour l'instauration d'une période de 15 jours de liquidation, pour écouler les stocks d'invendus.
Le délégué général de l'Alliance du Commerce attend aussi une concrétisation rapide des aides ciblées promises par le gouvernement aux magasins clos depuis le 31 janvier dernier. La situation se débloquera peut-être cette semaine : pour aider les commerçants ayant des stocks très élevés sur les bras, Alain Griset, ministre délégué aux PME, a indiqué mardi qu'une réflexion autour de la manière de compenser les invendus était en cours.