L'agence de notation S&P Global n'a pas abaissé vendredi la note de crédit de la France, la maintenant inchangée au niveau "AA", invoquant une amélioration prévue de la situation budgétaire grâce notamment à la réforme des retraites du gouvernement d'Emmanuel Macron. "Cela est principalement dû à la révision de la stratégie de consolidation budgétaire du gouvernement", écrit l'agence de notation, en citant comme faits positifs, outre la réforme des retraites, la fin programmée des aides énergétiques à la faveur de la baisse des prix des hydrocarbures.
Il y a cinq semaines, une autre agence, Fitch, avait au contraire abaissé la note de la France d'un cran, déclenchant les protestations du gouvernement qui a fait voeu de redresser les comptes de la nation. La note AA figure parmi les plus hautes catégories de notation, signifiant une forte capacité à pouvoir rembourser ses dettes. En Europe, l'Allemagne et les Pays-Bas sont parmi les pays les mieux notés, avec le niveau "AAA", que la France a perdu en 2012.
"Un signal positif"
"Je prends acte de la décision de l'agence Standard & Poor's de laisser inchangée la notation de la dette française", a réagi le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, auprès du Journal du dimanche. "C'est un signal positif. Notre stratégie en matière de finances publiques est claire. Elle est ambitieuse. Et elle est crédible." Dans sa note, S&P maintient pourtant sa perspective "négative" sur la France, ce qui signifie que le pays n'est pas à l'abri d'un abaissement.
L'agence relève en effet que la dette publique restera au-dessus de 110% du PIB dans la période 2023-2026, "avec un déficit budgétaire persistant, bien qu'en baisse". La dette était à 111,6% du PIB en 2022, et le gouvernement vise 108% en 2027. La France détient l'endettement le plus élevé des pays de la catégorie "AA". Après avoir atteint 4,7% en 2022, le déficit public français devrait quant à lui légèrement remonter cette année à 4,9% avant de refluer progressivement à partir de 2024, anticipe le gouvernement dans son programme de stabilité publié ces dernières semaines, qui table sur un retour dans les clous budgétaires européens, soit sous les 3%, en 2027.