Les acteurs du secteur français des énergies renouvelables se sont dit favorables mercredi à une reprise dès l'an prochain de la progression de la taxe carbone, gelée cette année pour répondre au mouvement des "gilets jaunes".
Le grand débat utile "pour mieux expliquer". "Je forme le vœu que le grand débat soit l'occasion de mieux expliquer à quoi sert la taxe carbone afin de poursuivre dès 2020 une trajectoire de progression sur la base d'un constat partagé", a déclaré le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) Jean-Louis Bal, en ouvrant le colloque annuel de son organisation.
Cette taxe, baptisée contribution climat énergie (CCE), est appliquée notamment sur les carburants et c'est son augmentation l'an dernier et celle prévue au 1er janvier 2019 (finalement annulée en décembre) qui avait provoqué la mobilisation des "gilets jaunes" à l'automne, dans un contexte de bond des cours du pétrole. Le gouvernement a mis son avenir au menu du grand débat national lancé par le président de la République.
"Fondamental" pour faire changer les comportements. "Il est tout à fait légitime que le maintien du pouvoir d'achat ou même son amélioration occupe une place de premier rang dans la discussion et que la fiscalité écologique soit questionnée", a concédé Jean-Louis Bal, mais il a défendu comme "fondamental" le maintien d'une trajectoire claire sur le prix du carbone afin de faire changer les comportements.
Une absence de visibilité qui handicap des projets. "L'absence de visibilité sur l'évolution de la taxe carbone, et donc sur le prix des énergies fossiles, handicape déjà nombre de projets de production de chaleur renouvelable, qu'il s'agisse de chaufferie bois ou de géothermie", a notamment pointé le président du SER. Il a toutefois estimé que l'Etat devait "être clair sur l'affectation du produit de cette taxe" pour les territoires et les ménages les plus dépendants des énergies fossiles "pour les aider dans leur conversion vers les énergies renouvelables".