Le combat de Marine Le Pen contre la nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie
La nouvelle Programmation pluriannuelle de l'énergie sera-t-elle la raison de la chute du gouvernement Bayrou ? Le texte, qui doit être adopté par l'exécutif le mois prochain, dessine le futur du paysage énergétique français. Problème : les sommes allouées d'ici 2035 sont énormes pour Marine Le Pen, qui critique le projet et souhaite un vote autour du texte.
Après avoir survécu à épreuve budgétaire, le gouvernement peut-il tomber à cause de la nouvelle Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE)? Alors que le gouvernement entend faire passer le texte par décret en avril prochain, le Rassemblement national exige de son côté un vote.
Un texte qui fixe l'avenir énergétique de la France
Car cette PPE doit fixer la trajectoire énergétique française jusqu'en 2035. Son coût est colossal : 300 milliards d'euros d'ici à 2040, 200 milliards pour développer les réseaux électriques et 100 milliards pour les subventions aux énergies renouvelables. Des propositions très critiquées par des spécialistes, comme le haut-commissaire à l'énergie atomique, mais aussi par certaines forces politiques comme celle du parti à la flamme.
Ainsi, Marine Le Pen soupçonne le gouvernement de vouloir faire passer la nouvelle programmation pluriannuelle en force par décret et exige qu’elle soit soumise aux parlementaires. D'autant qu'en principe, un débat et un vote au sein de l'hémicycle sont d’ailleurs imposés par loi Énergie-Climat de 2019. Sur le fond, la députée du Pas-de-Calais juge le texte dramatique.
Un combat essentiel à mener pour Marine Le Pen ?
À ses yeux, il ruine les Français et aggrave "la politique énergétique décroissante d'Emmanuel Macron". Et dans son collimateur notamment : le coût abyssal de la révolution verte promise par le projet de programmation pluriannuelle.
La présidente des députés RN à l'Assemblée nationale dénonce par exemple les 37 milliards d'euros engagés uniquement pour raccorder les éoliennes en mer au réseau électrique. Une somme loin d'être acceptable à ses yeux, qui plus est dans un contexte de tensions pour les finances publiques.
Plus largement, la cheffe de file du RN parle d’un combat essentiel à mener contre le texte. Peut-elle aller jusqu’à déposer une motion de censure susceptible de faire tomber le gouvernement ? "Ce scénario n’est pas écarté", estime un stratège du RN.