La chute du cours du blé aura-t-elle fini par convaincre les fournisseurs de pâtes ? Ces derniers ont, en tout cas, accepté de reprendre place à la table des négociations avec les distributeurs, a annoncé ce mardi sur Europe 1 Thierry Cotillard, président du groupe Les Mousquetaires, incluant notamment Intermarché. Il faut dire que le coût de certaines matières premières - notamment le blé - dégringole depuis plusieurs semaines, sans que les prix affichés en rayon ne suivent la tendance. De quoi pousser Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, à convoquer tour à tour les distributeurs puis les industriels afin de convaincre les premiers de prolonger leurs dispositifs anti-inflation et d'enjoindre les seconds à rouvrir un round de négociations.
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Ce que les fournisseurs de pâtes - Panzani et Barilla en tête - ont visiblement accepté. "Il y aura des baisses sur des produits comme les pâtes dès septembre", a confirmé Thierry Cotillard, au micro d'Élisabeth Assayag dans La France bouge. "Je salue la démarche puisqu'elle est, quelque part, volontariste. Il n'y a pas d'obligation légale à revenir négocier. Cette démarche est responsable et je pense aussi qu'ils savent que le juge de paix, c'est le consommateur. Et qu'à un moment donné, ils auront des volumes à la hausse si les prix baissent", poursuit-il. Bruno Le Maire avait toutefois brandi une menace fiscale à l'adresse des industriels qui ne joueraient pas le jeu de la renégociation. Et s'était également réservé le droit de procéder à du "name and shame", autrement dit de dénoncer publiquement les entreprises concernées.
Quelles baisses de prix ?
S'agissant des fournisseurs de pâtes, Bercy n'aura donc pas à mettre sa menace à exécution. Pour les distributeurs, reste maintenant à négocier l'ampleur de ces baisses de prix. "Ce sera entre 0 et 10%. Moi j'aimerais sept ou huit, ce serait super. Cela voudra dire qu'on a gommé l'inflation cette année", estime Thierry Cotillard.
En revanche, ces tarifs revus à la baisse ne concerneront pas l'ensemble des produits proposés. "Il n'y aura pas de baisse significative de l'inflation d'ici la fin de l'année", prévient le patron du groupe Les Mousquetaires. Car si les prix du blé, du beurre, de l'huile de colza ou de l'électricité se sont contractés ces derniers mois, difficile d'en dire autant de celui du sucre. "Et puis, vous avez une réalité : vous avez des entreprises qui ont, effectivement, constaté une baisse du prix de l'électricité mais nos industriels sont engagés sur un contrat annuel", ajoute Thierry Cotillard.
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Pour voir les prix chuter de façon notoire dans les rayons, il faudra s'armer de patience. "En mars 2024, ça paraît loin mais ça va venir vite, les négociations permettront de répercuter les baisses effectives aussi bien sur l'électricité, le gaz, le plastique que sur les autres matières premières", indique Thierry Cotillard. Pour rappel, les tarifs affichés dans les supermarchés sont négociés de façon annuelle entre industriels et distributeurs. Les pourparlers se tiennent généralement à la fin du mois de février.