L'objectif du gouvernement pour le budget de la Sécurité sociale est de ramener son déficit "en-dessous de 10 milliards" d'euros, a déclaré Marisol Touraine, jeudi matin sur Europe 1. La ministre des Affaires sociales, de la Santé, et des Droits des Femmes doit présenter en fin de matinée le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2016.
L'objectif : "aller en-dessous de cette barre symbolique des 10 milliards". "Je suis venue apporter de bonnes nouvelles. Bien sûr, il y a encore un déficit et nous devons poursuivre les efforts mais les efforts ont porté leurs fruits. Lorsque je suis arrivée, le déficit de la Sécurité sociale était de 21 milliards. Il est un peu inférieur à 13 milliards cette année, ce qui veut dire que nous l'avons réduit de 40%. Et l'objectif pour l'année prochaine est d'aller en-dessous de cette barre symbolique des 10 milliards et c'est ce à quoi je m'emploie", a-t-elle précisé.
Et la ministre de poursuivre avec "une bonne nouvelle" : "pour la première fois depuis 2004, la branche vieillesse, c'est-à-dire celle qui verse les retraites du régime général, va être en léger excédent. Alors qu'on nous parle de l'inquiétude autour de notre capacité à garantir les retraites dans la durée, les politiques portées, la réforme de 2013, tout cela aboutit à ce que nous ayons un excédent. Je veux rassurer les Français dans les temps difficiles que nous vivons : des efforts sont demandés, des efforts sont réalisés, ces efforts portent des résultats, ils ne sont pas fait pour rien".
"Le système de santé va faire des efforts, pas les Français". "Comment nous le faisons ? En particulier avec des efforts importants réalisés en matière d’assurance maladie. Tout le système de santé va faire des efforts, pas les Français. J’insiste sur ce point : pas de déremboursement, pas de franchise supplémentaire", a assuré Marisol Touraine. Et la ministre d'avancer plusieurs chiffres : "en 2012, les Français sortaient de leurs poches pour payer eux-mêmes leurs dépenses de santé sans être remboursés 9,1% de leurs dépenses. Aujourd’hui, 8,5%. Concrètement, c'est du pouvoir d'achat en plus pour nos concitoyens".
"Les économies sont portées par tout le système (...), la réorganisation, la restructuration de notre système de santé est engagée autour d'orientations précises. Par exemple, éviter les actes inutiles, redondants. Nous allons porter des efforts particuliers sur les actes pré-anesthésiques, nous allons nous assurer que tous ces contrôles ne sont pas redondants, inutiles", a-t-elle détaillé, "nous poursuivons le développement de l'ambulatoire : la chirurgie ambulatoire est passée de 40 à 45 %, nous poursuivons l'effort".
La ministre a ensuite évoqué un autre chantier d'économies, "la vente de médicaments à l'unité: c'est un enjeu économique, c'est surtout un enjeu de santé parce qu'on prend trop de médicaments en France. Nous stockons des antibiotiques dans nos armoires à pharmacie, (...) nous en prenons trop".
Des comptes de la Sécurité sociale toujours dans le rouge. Les ministres de la Santé Marisol Touraine et du Budget Christian Eckert doivent dévoiler jeudi le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2016. Un exercice compliqué puisque le budget de la Sécurité sociale continue d'être dans le rouge avec un déficit estimé à à 12,8 milliards d'euros en 2014.
Pour limiter ce dérapage continue des dépenses, le gouvernement prévoit d'agir sur plusieurs plans : développement de l'ambulatoire pour désengorger les hôpitaux, régulation accrue des transports sanitaires et contrôle accru des prescriptions des médecins.