Les 27 États membres de l'Union européenne se sont accordés ce lundi sur un plafonnement du prix du gaz. Le mécanisme est complexe et ne sera appliqué qu’en cas de flambée du prix sur le marché, mais il pourrait nous brouiller avec la Norvège. Or, ce pays est devenu notre premier fournisseur et fournit désormais plus d’un tiers du gaz en France et la moitié du gaz en Allemagne.
C’est peu de dire qu’il s’agit d’un partenaire indispensable. La Norvège a déjà accepté d’augmenter ses exportations de gaz vers l’Europe de 8 à 10% ces derniers mois, ce qui a d’ailleurs induit une baisse de sa production de pétrole. "Ce n'est pas sûr que l’année prochaine, les Norvégiens continuent de faire des efforts" alerte Thierry Bros, professeur à Sciences Po spécialiste de l’énergie. "À ce moment-là, il y aura moins de gaz disponible pour les Européens et donc les prix flamberont encore."
Un accord politique contraignant pour Oslo
Les discussions entre l’Europe et la Norvège portent aujourd’hui sur des livraisons supplémentaires à long terme et à un prix négocié. Le problème, c’est que le gouvernement norvégien a décidé de ne pas attribuer de nouvelles licences d’exploitation gazière pour obtenir un accord politique avec la gauche socialiste.
Autre problème, c’est aussi qu’Oslo pose une condition incompatible avec la politique environnementale de l’Union : que l’Europe reconnaisse que le gaz est une énergie d’avenir.