"On ne reprendra qu'avec un compromis acceptable" : un an après le début de la grève, le mouvement d'une partie des postiers se poursuit dans les Hauts-de-Seine, sans qu'une fin de conflit ne se dessine. Le 26 mars 2018, Sud déposait un préavis de grève reconductible, après le licenciement pour faute grave du secrétaire départemental du syndicat, Gaël Quirante, contre l'avis de l'inspection du travail. Rapidement, les revendications se sont étendues aux conditions de travail des postiers et un conflit dur s'est engagé, notamment dans les bureaux de Neuilly, Boulogne-Billancourt, Asnières ou Gennevilliers.
Un an plus tard, il y a "toujours quasiment 150 grévistes", indique Sud. La direction de la Poste dénombre, quant à elle, 94 grévistes, parlant d'un "conflit minoritaire" avec "95% des postiers assu(rant) leurs missions (pour un effectif total de 2.253 personnes)".
Les conditions de travail au cœur du conflit. Face à la baisse du volume de courrier concurrencé par internet, La Poste a réorganisé ses services depuis plusieurs années avec une baisse des effectifs et la diversification de ses services. Les grévistes contestent la façon dont la direction "mesure la charge de travail", dénonçant les cadences et demandant notamment un report des restructurations. Manifestations, occupations du siège de la Poste, incursion au ministère du Travail et devant Bercy : depuis un an, ils multiplient les actions.
Au plus fort du conflit, près d'un million de plis ont été en souffrance. Au bout d'un an, des perturbations dans la livraison du courrier subsistent, selon Sud, notamment à Boulogne et Neuilly. La direction ne donne pas de chiffre mais souligne que le conflit ne concerne pas le courrier aux entreprises, la livraison de colis et la collecte des boîtes aux lettres.