Le groupe Célio, qui a racheté la marque Camaïeu après sa liquidation soudaine en 2022, symbole de la déroute du prêt-à-porter, a ouvert en grande pompe à Lille le premier d'une série de magasins, relançant Camaïeu sans ses salariés. Avec son nouveau logo "be camaïeu", placardé à l'entrée du centre commercial Euralille mercredi matin à l'occasion de l'inauguration, Célio se dote ainsi d'une ligne femme, destinée notamment à être vendue dans des magasins Célio agrandis.
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"On est très fiers, puisqu'on avait beaucoup d'affect depuis 40 ans, Camaïeu c'est une marque (...) qui se développe en parallèle, Célio étant le leader de l'homme, Camaïeu étant le leader de la femme", a souligné le président de Célio Sébastien Bismuth, venu inaugurer la boutique à Lille, près du berceau de la marque relancée. Au total, 100 personnes ont été recrutées, dont dix anciens de Camaïeu, pour 12 boutiques en France et en Belgique (Bruxelles). Le magasin d'Euralille, avec ses 1.200 m2, est le plus grand qu'ait jamais eu le groupe, qui veut ainsi passer aux "standards internationaux".
"On dit que Camaïeu repart mais ce n'est pas ça"
Autrefois fleuron du prêt-à-porter féminin en France, Camaïeu, secoué par la crise sanitaire et une coûteuse cyberattaque, avait été placé en liquidation judiciaire en septembre 2022, deux ans après sa reprise par l'homme d'affaires Michel Ohayon. La fermeture soudaine de plus de 500 magasins avait laissé sur le carreau plus de 2.000 personnes, suscitant l'émoi du monde de la mode et de la politique. En décembre 2022, Celio avait racheté aux enchères la marque Camaïeu pour 1,8 million d'euros, sans reprendre ni le personnel ni les locaux de l'entreprise.
"C'est agaçant, frustrant, on dit que Camaïeu repart mais ce n'est pas ça, Camaïeu n'existe plus, Camaïeu a été disloqué, on a tous été virés !", a rappelé Sandra Sarrouy, ex-syndicaliste CFDT ayant travaillé 31 ans pour Camaïeu, jointe par téléphone par l'AFP. " C'est autre chose, ça !".
Mais pour le patron de Célio, "c'est du développement, c'est du recrutement, c'est une entreprise française, c'est tout l'écosystème autour de nous qu'on fait travailler en France". "On n'est pas responsables du passé, on est responsables de l'avenir", a-t-il souligné.