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Barthélémy Philippe / Crédit photo : RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Selon Gérald Darmanin, le nouveau Premier ministre Michel Barnier aurait indiqué vouloir augmenter prochainement les impôts. Une affirmation démentie quelques heures plus tard par Matignon qui évoque "de pures spéculations". Dans tous les cas, la marge de manœuvre de la France en la matière est limitée.

C'était un totem pour Emmanuel Macron. Pas question de toucher aux impôts des Français. Et pourtant, ce mardi, le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, a lancé une grenade dégoupillée devant les 97 députés Ensemble pour la République. "Michel Barnier m'a dit pendant notre entretien qu'il augmenterait les impôts", a affirmé le locataire de la place Beauvau. De son côté, Matignon évoque "de pures spéculations" et assure qu'"aucune option n'est aujourd'hui arrêtée". 

Certains avancent ce mardi une hausse de la fiscalité sur les sociétés, un prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital quand d'autres parlent des superprofits, mais, en réalité, les marges de manœuvres fiscales sont infimes. Avec son taux de prélèvements à plus de 45% du PIB, la France est déjà championne d'Europe des impôts, loin devant l'Allemagne, les Pays-Bas ou l'Espagne. 

La baisse de la dépense publique comme priorité ?

Si certains prélèvements ont baissé, comme les impôts de production qui pèsent sur la compétitivité des entreprises, ils restent plus élevés que chez nos voisins européens. Cités parmi les potentiels ministrables, David Lisnard déconseille au Premier ministre d'augmenter les impôts : "Michel Barnier est quelqu'un de pragmatique. Mais ce qui est certain, c'est qu'il y a des réalités. On a le record du monde de la dépense publique donc ça ne peut pas passer par l'augmentation de la dépense publique. On a le record du monde des prélèvements obligatoires, donc ça ne peut pas être la solution non plus". 

D'autant que la hausse des impôts n'entraîne pas forcément de recettes supplémentaires pour l'État. L'exemple le plus frappant étant celui de la flat tax qui plafonne l'imposition des revenus du capital à 30% depuis 2018. Paradoxalement, le taux de l'impôt a baissé, mais les recettes ont augmenté. L'arme fiscale est donc à manier avec la plus grande précaution et Michel Barnier privilégiera sans doute la baisse de la dépense publique avant de, peut-être, procéder à quelques hausses d'impôt à dose homéopathique.