Deux principaux mots d'ordre : le besoin de stabilité et l'urgence d'action au sommet de l'État pour pouvoir avancer. Devant la Rencontre des Entrepreneurs de France (REF), le président du Medef Patrick Martin a souhaité lundi que la première organisation patronale exerce "un pouvoir positif" au moment où le pays s'expose selon lui "à de graves errements".
"On voit vraiment une sorte de gel aujourd'hui et d'attentisme très fort"
Comme tous les Français, les patrons attendent, ce qui n'empêche pas d'avoir une idée bien précise de ce qu'il ne faudrait surtout pas faire. "Remettre en cause ou simplement suspendre la politique de l'offre ne pourra qu'accélérer notre déclassement, ça se paiera cash !", a lancé Patrick Martin, président du Medef. Ne pas détruire ce qui fonctionne et surtout allez vite, d'autant plus nécessaire pour les jeunes dirigeants qui ont besoin d'investisseurs, à l'image d'Isabelle Rabier, présidente de Jolimoi et membre du Comex40.
"L'essentiel, c'est que ça se fasse très vite maintenant. C'est vrai que l'on voit vraiment une sorte de gel aujourd'hui et d'attentisme très fort. Et ça peut avoir de l'impact, notamment sur des prochaines levées de fonds. On va avoir besoin d'investir pour se développer, donc c'est ça aussi que l'on regarde beaucoup", assure-t-elle.
L'augmentation du Smic, une fausse bonne idée ?
Car même si les entreprises tournent, il faut pouvoir se projeter sereinement, ajoute Jean-Michel Faure, président de la PME bordelaise AuCoffre : "Nos entreprises se débrouillent toujours pour de toute manière avancer, quel que soit le contexte. Pour autant, quand vous êtes dans une forme d'incertitude comme celle d'aujourd'hui, il y a certaines décisions que vous ne souhaitez pas prendre parce que vous savez que vous pourriez vous les reprendre comme un boomerang dans quelques semaines ou quelques mois..." Il pense notamment à l'augmentation généralisée du Smic à 1.600 euros, qui aurait tout de la fausse bonne idée.