C'est une crise comme le secteur n'en a pas vu depuis 25 ans. À l'origine de la crise, une très mauvaise récolte de graines de moutarde cette année à cause de la sécheresse, essentiellement au Canada, premier producteur mondial. Mais la pénurie est aussi une réalité en France, comme l'explique Marc Desarmenien, patron de la société Fallot, dernier moutardier indépendant de France qui cultive ses graines en Bourgogne.
"Cette année, il y a un déficit important en Bourgogne : moins 50% de graines de moutarde. Le principal responsable, c'est le réchauffement climatique. Parce qu'en 2021, il y a eu des températures assez clémentes au mois de mars début avril, suivies de gel. Donc ça a énormément perturbé les rendements de graines à l'hectare."
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Une augmentation du prix de 10 à 15%
Autre problème : la hausse très importante du coût des matières premières dont on se sert pour conditionner la moutarde. "On observe une hausse à peu près de 35 % sur le carton. L'acier, qui sert à fabriquer une capsule métallique, a énormément augmenté : 42% de hausse. Et puis, le verre d'emballage a beaucoup progressé également, à peu près 12 %", continue le moutardier.
Conséquence : la moutarde est aujourd'hui plus chère de 10% à 15% chez Fallot, alors que la production est en baisse. En Bourgogne, on craint que cette situation ne devienne la norme.