Six semaines après la fin de l'été, de nombreux Français ont pris la route dès ce samedi pour partir en vacances, à l'occasion du premier week-end des congés de la Toussaint. Et du côté des professionnels du tourisme, on note une forte fréquentation, en hausse par rapport à l'année dernière, marquée par l'épidémie de coronavirus. Les Gîtes de France affichent par exemple un taux d'occupation de 41%, soit 6 points de plus que l'an dernier, tandis que le le groupe Siblu, leader européen de l'hôtellerie de plein air, a enregistré une hausse de 23% des réservations par rapport aux vacances de 2020. Mais comment expliquer ces bons chiffres ? Invité d'Europe 1, Didier Arino, directeur général de Protourisme, a livré son éclairage.
Pour Didier Arino, "il y a plusieurs phénomènes". Tout d'abord, "un phénomène de rattrapage, car les Français n'ont pas pu partir jusqu'aux vacances d'été". Le deuxième élément, poursuit le spécialiste, "c'est que c'est la première fois, pour ceux qui partent habituellement à l'étranger, qu'ils peuvent retrouver le chemin des destinations, notamment européennes, en toute sécurité et sans trop de contrôles sanitaires". Enfin, "il y a un phénomène de rattrapage et de besoin impérieux de la part d'une partie de nos concitoyens de s'aérer, de faire un break et de prendre le chemin des destinations de pleine nature avec une volonté de privilégier les grands espaces, que ce soit sur le littoral, à la campagne ou à la montagne."
"Il y a un retour vers l'hôtellerie"
Globalement, les chiffres semblent au beau fixe. "Quand on voit les taux d'occupation dans les stations balnéaires, mais aussi dans les espaces ruraux, on a véritablement un engouement pour les formules d'hébergement qui permettent cette distanciation", explique encore Didier Arino. "C'est le cas de Gîtes de France, des meublés, mais il y a aussi un très grand engouement pour les résidences de tourisme." Ainsi, "un opérateur comme Vacanceol est à plus de 65% de taux d'occupation la première semaine et 60% la deuxième. Et ça fonctionne très bien pour l'ensemble des acteurs", développe l'invité d'Europe 1.
Autre bonne nouvelle : il y a "un retour vers l'hôtellerie", alors que les hôteliers "ont été très fortement impactés" par la crise du Covid-19. "C'est un secteur qui a perdu plus de 100 milliards d'euros de chiffre d'affaires depuis le début du confinement. Et là, on a une appétence de nos concitoyens et un retour des clientèles européennes… C'est une très bonne chose", se réjouit Didier Arino. "Ça permet de prolonger l'été."
"Il n'y a quasiment pas eu de chute importante de fréquentation après un bon mois de juillet-août. On a eu aussi un bon mois de septembre", conclut Didier Arino. "Les acteurs ont été très surpris par les taux d'occupation au mois d'octobre, avec une double clientèle à la fois la clientèle loisirs, notamment les seniors ou les jeunes qui étaient moins partis cet été, et le retour d'une clientèle affaires d'entreprises qui a besoin de se réunir, y compris dans des espaces balnéaires."