La grève des salariés du nouveau Vélib' est "illicite" faute de préavis, a décidé lundi un juge des référés du TGI de Paris qui a également ordonné la fin des blocages des entrepôts de l'opérateur Smovengo.
Les agents réclament une revalorisation des salaires de nuit. Le mouvement de grève initié les 17 et 18 avril "est constitutif d'un trouble manifestement illicite pour non-respect" de plusieurs articles du Code du Travail stipulant que la grève aurait dû être précédée d'un préavis de "cinq jours francs", a indiqué le tribunal. Ce dernier rappelle que ces articles s'appliquent pour toutes les entreprises comme Smovengo "chargées de la gestion d'un service public".
Le tribunal a par ailleurs ordonné aux grévistes de "cesser tout agissement constitutif d'atteintes à la liberté du travail, notamment par tous moyens de blocages de personnes ou de véhicules", au sortir des entrepôts d'Alfortville, dans le Val-de-Marne, et de Villeneuve-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine.
Smovengo doit cesser de recourir à des travailleurs intérimaires. Cette décision est assortie d'une astreinte de "1.500 euros par infraction constatée et par personne, avec au besoin le concours de la force publique" pour expulser les personnes. La défense avait affirmé qu'il ne s'agissait que de "barrages filtrants", avec des piquets de grève "qui peuvent ralentir mais n'empêchent pas les salariés de travailler".
En revanche, le tribunal a ordonné à Smovengo "de cesser de recourir à des travailleurs intérimaires" à l'occasion de la grève, une pratique qui avait été dénoncée à l'audience par les avocats des salariés.
Smovengo avait assigné en justice 37 salariés en grève. Ceux-ci réclamaient notamment une revalorisation des salaires de nuit, les jours fériés et les dimanches. Ce mouvement social intervient alors que le service de vélo en libre-partage connaît des ratés depuis des mois.