1:14
  • Copié
Barthélémy Philippe // Crédit photo : JULIEN DE ROSA / AFP , modifié à
Contre toute attente, le Nouveau Front populaire est devenu la première force politique du pays à l'issue des législatives. La probabilité de voir un Premier ministre issu de la coalition des gauches est bien réelle. Abrogation de la réforme des retraites, réduction du temps de travail ou hausse du SMIC, les patrons craignent le pire. 

Le Nouveau Front populaire est aux portes du pouvoir à l'issue des élections législatives. La probabilité de voir un Premier ministre issue de l'alliance des partis de gauche s'installer à Matignon est bien réelle et les patrons craignent le pire. La mesure la plus anxiogène est l'augmentation immédiate de 14% du SMIC, de 1.400 à 1.600 euros net. 

"C’est peut-être 14% des gens qui vont perdre leur emploi"

Un choc que de nombreux petits patrons ne pourront pas encaisser : "Moi, j'hallucine, 84% des entreprises qui déposent le bilan sont des petites boîtes de moins de 10 salariés. Si vous leur chargez la barque brutalement de 14%, vous allez exploser le nombre d’entreprises qui vont déposer leur bilan. C’est pas des gens qui auront 14% de plus de reste à vivre, c’est peut-être 14% des gens qui vont perdre leur emploi", selon Michel Picon, président de l’Union des entreprises de proximité.

Un risque que confirme Éric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, qui a sondé ses adhérents : "Déjà, vous avez 15% des entreprises qui ferment leurs portes. À 1.600 euros, ils ne peuvent pas tenir, vous avez les autres, la moitié des répondants, qui disent, on va augmenter les tarifs. Donc en fait, c'est juste reculer pour mieux sauter et déclencher une spirale inflationniste

Présidente du réseau d’entrepreneurs Croissanceplus, Audrey Louail dirige une entreprise informatique ouverte en continu. Elle redoute le passage aux 32 heures pour les salariés en horaires nocturnes, que propose le NFP : "C’est impossible à tenir pour nous. Ça serait catastrophique. Je pense qu’on ne serait plus en mesure de pouvoir assurer les prestations telles qu’on les fait aujourd’hui".