Un Elon Musk acclamé à Paris. Après avoir été reçu par Emmanuel Macron à l'Élysée, où ils ont abordé les thèmes de l'intelligence artificielle et de la voiture électrique, le dirigeant de Tesla, SpaceX et Twitter tenait une conférence au salon VivaTech, où près de 4.000 fans de la tech se sont réunis pour l'accueillir. Lors de ce rendez-vous, le milliardaire a été interrogé par Maurice Lévy, le patron de Publicis. L'Américain a donc échangé pendant une heure avec l'homme d'affaires français, mais aussi les dirigeants d'Orange, LVMH et L'Oréal, ainsi que le public. Mais concrètement, que retenir de cette visite ?
Défendre la liberté d'expression
Elon Musk a défendu la liberté d'expression sur Twitter. Le milliardaire a refusé vendredi l'idée d'une "censure" de Twitter et défendu de nouveau le principe de "la liberté d'expression" sur le réseau social qu'il possède, en réponse à des questions sur sa conformité aux règles de régulation de l'UE et sur le cyberharcèlement. Devant 3.600 personnes au Dôme de Paris, interrogé par la directrice générale d'Orange Christel Heydemann, le milliardaire américain a botté en touche et s'est contenté d'affirmer que Twitter respectait les lois de chaque pays.
Au passage, il a reconnu qu'il avait payé trop cher le site de micro-blogs. "Si je suis si intelligent, pourquoi l'ai-je payé aussi cher ?" a-t-il ironisé, alors qu'il a déboursé 44 milliards de dollars pour cette opération. Alors que la patronne d'Orange l'interpellait abruptement sur les raisons pour lesquelles Twitter vient de quitter le code de bonne conduite de l'Union européenne sur la désinformation, Elon Musk lui a répliqué : si "quelqu'un qui dit quelque chose que vous n'aimez pas" est bloqué, "ce n'est qu'une question de temps pour que la censure se retourne contre vous". "La liberté d'expression compte", a insisté Elon Musk, connu pour ses positions libertariennes sur ce sujet.
Un être humain doté d'implants cérébraux dès 2023
De plus, Elon Musk a annoncé vouloir doter "cette année" un premier être humain d'implants neuronaux de sa société Neuralink, dont la technologie vient d'être autorisée aux Etats-Unis. "Nous espérons que, plus tard cette année, nous ferons notre première implantation d'une puce chez l'humain, pour quelqu'un qui a une forme de tétraplégie", a détaillé le milliardaire, interrogé par un enfant et son père à la fin de la séance de questions-réponses devant les 3.600 personnes du Dôme de Paris. "Je veux rassurer tous ceux qui peuvent être effrayés par Neuralink. Cela sera un processus assez lent", a-t-il ajouté.
Neuralink, start-up créée par Elon Musk, a reçu fin mai l'accord des autorités sanitaires américaines pour tester ses implants cérébraux sur des humains. En logeant des puces dans les cerveaux humains, l'objectif du multimilliardaire est de faire communiquer directement cerveaux et ordinateurs. Le but à moyen terme est d'aider des personnes paralysées, atteintes de lésions de la moelle épinière ou souffrant de maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson. A long terme, l'objectif serait de créer une relation symbiotique entre l'homme et l'intelligence artificielle, ce qui pourrait brouiller les frontières entre la pensée humaine et l'informatique. En revanche, le patron de Tesla a aussi expliqué pourquoi il avait demandé une pause sur l'intelligence artificielle. "Je pense qu'il y a un vrai danger avec l'intelligence artificielle. Cela peut être négatif, avec même des conséquences catastrophiques. Après, je pense que le plus probable, ce sont des conséquences positives. Mais je recommande fortement qu'il y ait une régulation pour l'IA", alerte le milliardaire.
Un public conquis
Dans le public, beaucoup d'étudiants ont été conquis, à l'image de Mathieu. "En fait, on peut se dire que la clé, c'est de travailler pour réussir. Surtout à la fin, sa dernière phrase de motivation : 'la passion, nous l'avons. Les autres ne savent pas que nous l'avons. Mais nous devons rendre les autres passionnés grâce à notre passion'. Franchement, c'était un moment qui reste inoubliable", se réjouit le jeune français. Cependant, Elon Musk n'a rien affirmé sur des investissements de Tesla en France. Pas un mot ce vendredi, ni même de confirmation. Il y aura surement une réponse lundi soir prochain, puisque le milliardaire est l'invité exceptionnel de France 2 au journal télévisé du 20 heures. La question de l'usine Tesla dans l'Hexagone sera certainement réglée à ce moment-là.