Le tribunal de commerce d’Amiens a validé mardi l’offre d’Ageco Agencement qui compte reprendre 44 salariés de la société en redressement judiciaire WN, repreneur l’an dernier de l’usine de Whirlpool après la délocalisation de la production de sèche-linge en Pologne.
138 salariés, qui ne seront pas repris par la société d'agencement pour les commerces et les collectivités locales, vont être licenciés. WN a été placée le 3 juin en redressement judiciaire, faute de débouchés commerciaux concrets pour ses casiers réfrigérés connectés et chargeurs de batteries pour vélos et voitures. Ageco Agencement (65 salariés, 20 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018) est déjà implantée sur le site depuis la fermeture de l'usine du fabricant américain de sèche-linge en mai 2018.
L'usine avait fermé le 31 mai 2018
La lutte des salariés contre la fermeture annoncée en janvier 2017 de l'usine Whirlpool, devenue le symbole des délocalisations industrielles, s'était invitée dans la campagne présidentielle avec une passe d'armes sur place entre l'Amiénois Emmanuel Macron et Marine Le Pen lors de l'entre-deux-tours. "Il y a le reclassement, le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), les repreneurs. La formation, c'est pas des paroles en l'air", avait affirmé le candidat en avril 2017 sur le site.
L'usine qui employait 246 salariés a finalement fermé le 31 mai 2018 et sa production a été délocalisée en Pologne pour des raisons de rentabilité. L'industriel picard Nicolas Decayeux avait alors repris 162 des 282 ex-salariés de Whirlpool. Son entreprise, WN, devait se lancer notamment dans la production de casiers réfrigérés connectés et la fabrication de chargeurs de batteries pour vélos et voitures.
La société WN placée en redressement judiciaire
L'État avait alors versé 2,5 millions d'euros de subventions et Whirlpool 7,4 millions. Mais l'entreprise, qui emploie aujourd'hui un peu plus de 180 salariés, se trouve dans une impasse de trésorerie, faute de débouchés commerciaux concrets. Le 3 juin, elle a été placée en redressement judiciaire, avec une période d'observation de six mois.
Selon les résultats d'un audit rendu public jeudi par Bercy, environ 98,5% des dépenses réalisées par WN étaient "directement liées à l'activité de l'entreprise", mais quelque 179.000 euros suscitent "des interrogations", en lien avec "des avantages en nature pour les dirigeants".