Le procès de la Truie meurtrière de Falaise

La ville normande de Falaise a vu naître à 360 ans de distance Guillaume le Conquérant et une truie meurtrière. Dans un récit inédit, Virginie Girod vous raconte une affaire judiciaire bien singulière. Sur le banc des accusés se trouve en effet… une truie. Ce qu’on lui reproche ? Avoir dévoré un nouveau-né ! 

Si une truie est bien exécutée à Falaise à la fin de l’année 1386 ou au début de 1387, ce que l’on sait tient en quelques lignes, celles de la quittance du bourreau. L’histoire du procès et de l’exécution, déformé au fil du temps, ne peut satisfaire la rigueur historique. Mais l’histoire de l’exécution de la truie, de ses falsifications, ajouts et projections reste néanmoins riche en enseignement sur la façon dont une anecdote se transforme en légende.  

L’histoire de la truie de Falaise nous informe aussi sur la vision que les hommes ont des animaux au Moyen Âge. On organise des procès contre des animaux parce que la relation à la justice et aux animaux est différente, alors considérés comme des créations divines. Et si le cochon est l’animal qui fait l’objet du plus grand nombre de procès, c’est parce qu’il est très présent dans la vie médiévale où il remplit notamment le rôle d’éboueur. Omnivore, il peut se livrer à l’anthropophagie, l’un des pires péchés pour les chrétiens : manger un humain, c’est nier l’humanité elle-même. 

Thèmes abordés : justice, Moyen Âge, animaux, légende