Le cinéaste Alfred Hitchcock mort il y a quarante ans avait quelques manies et obsessions lorsqu'il tournait un film. Découvrez cette histoire dans cet épisode bonus de "Au cœur de l'histoire".
En écoutant le récit consacré à la vie d'Alfred Hitchcock vous avez peut être eu envie d'en savoir plus sur la façon de travailler du cinéaste. Dans cet épisode bonus de "Au cœur de l'histoire", le spécialiste histoire Jean des Cars vous dévoile quelques manies et obsessions du maître du suspense.
Alfred Hitchcock était un cinéaste fétichiste. A partir de son troisième film en tant que réalisateur, en 1926, The Lodger, il fait une courte apparition à l’écran. Dans cette histoire de serial killer, qui n’assassine que des femmes blondes et toujours un mardi, il apparaît assis, de dos, derrière un bureau, s’agitant beaucoup au téléphone. À travers les vitres, on aperçoit une salle de rédaction en ébullition : un nouveau crime vient d’être découvert !
Désormais, ce sera un rituel. Même lorsqu’il abordera le cinéma parlant, son apparition sera toujours muette et extrêmement rapide. Son intervention, discrète, est presque toujours pittoresque. Par exemple, lorsqu’il essaie de monter dans un bus en transportant une contrebasse ! Un sorte de rituel pour Hitchcock et un jeu pour les spectateurs ! À chaque nouveau film, ils guetteront l’apparition furtive du maître du suspense !
Les blondes, les escaliers et les menottes
Il avait aussi un certain fétichisme pour les jolies blondes et pour les menottes qu’on met, généralement à tort, aux poignets du héros innocent. Il aime aussi filmer les escaliers dans des plans virtuoses. On pressent toujours qu’il va s’y passer quelque chose de terrible ! Les femmes à lunettes l’inspirent aussi. Dans L’inconnu du Nord-Express, c’est dans les lunettes de la victime qu’apparaît le visage du meurtrier.
Le maître de la précision
On sait, d’autre part, qu’Hitchcock a été adulé en France par Les Cahiers du Cinéma en général, et par François Truffaut en particulier, l’incarnation de la Nouvelle Vague... Or, il n’y avait pas plus classique ni plus précis qu’Alfred Hitchcock sur le tournage de ses films. Avant chaque scène, il dessinait lui-même le storyboard de la séquence. Chaque angle, chaque plan, chaque mouvement d’acteur était méticuleusement dessiné et prévu. Grace Kelly en fit les frais lors de son premier film avec lui dans Le crime était presque parfait. A un moment, elle tourne une scène pourtant répétée et ne sait plus où aller ! Hitchcock l’arrête et lui dit : "Miss Kelly, à votre avis, qu’êtes-vous en train de faire ?"
Grace répond : "Je n’en suis pas sûre !"
Hitch lui demande si elle a lu le scénario ! "Oui…"
Même ce qui était écrit entre parenthèse ? "Non…"
Glacial, Hitchcock lui lance : "Si vous l’aviez lu, vous sauriez exactement où vous devez aller !" Grace Kelly, pourtant professionnelle, devient toute rouge. Elle est mortifiée !
Désormais, elle saurait que les indications entre parenthèse du script étaient aussi importantes que le dialogue lui-même. Avant chaque prise de vues, Hitchcock avait dans sa tête le déroulé intégral de la scène. Il n’y avait aucune place pour l’improvisation. Réalisateur, Alfred Hitchcock était le contraire de "la caméra stylo".
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"Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio
Auteur et présentation : Jean des Cars
Cheffe de projet : Adèle Ponticelli
Réalisation : Guillaume Vasseau
Diffusion et édition : Clémence Olivier
Graphisme : Europe 1 Studio