Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 16 décembre 2016, mais en quel 16 décembre partons-nous ?
Le 16 décembre 1773. Nous sommes à Boston, dans ces colonies qui ne sont pas encore les États-Unis d’Amérique. 13 colonies soumises à la Grande-Bretagne. Or, ce jour-là, une soixantaine de colons, emmenés par Samuel Adams et déguisés en indiens, grimpent discrètement à bord de trois navires à l’ancre dans le port de Boston : Le Dartmouth, le Beaver et le Eleanor. Ils s’emparent de 342 caisses de thés, soit 45 tonnes, et se mettent à jeter à l’eau cette cargaison.
Pourquoi font-ils cela ?
Pour protester contre les taxes ! Les colons d’Amérique paient en effet à la Couronne britannique de lourds impôts, et ce, alors même qu’aucun de leurs représentants ne siège au Parlement de Londres. Et pire encore : alors que la Compagnie anglaise des Indes orientales, elle, est exemptée de taxes pour le commerce du thé. Cette "tea party" est un appel au boycott, une manière forte de protester contre la Métropole et sa fiscalité.
Ça représente beaucoup d’argent tout ce thé ?
Beaucoup trop aux yeux du roi George III qui, au lieu de prendre en considération les demandes des contestataires, serre un peu plus la vis. On ferme le port de Boston, on retire un peu plus de pouvoir aux instances locales. Londres accentue la pression. Et bien entendu, toutes ces mesures ne font que renforcer la fibre indépendantiste des colons d’Amérique. Un an plus tard, la guerre d’indépendance éclate. Et le 4 juillet 1776, la déclaration d’indépendance marquera la naissance des Etats-Unis d’Amérique. Vous comprenez pourquoi cette "Tea Party" est devenue fondatrice de la fierté américaine, et pourquoi le mouvement ultra-conservateur américain a repris ce nom.