Avec l'accord post-Brexit trouvé entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, le négociateur pour les 27, Michel Barnier, semble arriver au terme de sa mission. Mercredi sur Europe 1, Aurélie Herbermont s'interroge sur les ambitions politiques de Michel Barnier en France auprès des Républicains.
Avec l'accord trouvé entre l'Union européenne et le Royaume-Uni sur un accord post-Brexit, un homme se retrouve au "chômage technique" : il s'agit de Michel Barnier, le négociateur de cet accord du côté des 27. Depuis Noël, il martèle qu'il veut consacrer son énergie à la France. Avec quelle ambition pour la prochaine élection présidentielle, s'interroge Aurélie Herbermont dans son édito.
"Il reste évasif, mais on peut se poser la question sur son envie de participer à la prochaine élection présidentielle quand on entend à longueur d’interviews un homme politique dire que les Français lui ont manqué pendant sa mission bruxelloise et qu’il veut être "utile" à son pays. Un pays qui a "besoin de davantage d’unité, de solidarité, de justice", selon Michel Barnier. Presque une esquisse de projet. On peut encore plus se poser la question quand son parti, Les Républicains, n’a pas encore de candidat évident pour 2022.
Que pense-t-on de cette option chez LR ?
Les avis sont mitigés. Certains élus, pas convaincus par l’option Xavier Bertrand, voient d’un très très bon œil l’irruption de ce nouveau nom dans le paysage. Michel Barnier a des atouts : il a réussi la mission Brexit, il a une stature internationale et ne serait pas moins légitime que d’autres. "Il a tout d’un grand", s’enflamme un député.
Mais, les avis sont comme je vous le disais mitigés. D’autres trouvent cette idée tout simplement "dingue". Il a été élu pour la première fois en 1973... L’Europe n’a pas spécialement la cote dans l'opinion et il en est une des incarnations depuis des années, loin du quotidien des français.
En tout cas Michel Barnier veut participer à la reconstruction de sa famille politique...
Oui, il jure qu’il ne veut pas céder aux sirènes macronistes. Michel Barnier discute avec Gérard Larcher, l’homme qui travaille au système de départage pour 2022 si aucun candidat naturel n’émerge avant l’été. Il a déjeuné il y a un mois avec le numéro 3 du parti Aurélien Pradié. A la rentrée, il doit voir Bruno Retailleau, qui ne cache pas ses ambitions présidentielles.
Bref, Michel Barnier s’intéresse à ce qui se passe à droite. Et veut s’investir, assure une élue. Alors comment et pour quoi faire au final ? Y aura-t-il des cartes postales après les messages de Noël ? Les mois qui viennent nous diront ce que Michel Barnier a vraiment en tête : montrer qu’il ne se voit pas du tout en retraité de la politique, peser pour être un homme clé du dispositif de 2022, voire plus si affinités avec les Français ? Reconstruire LR, c’est une mission presque aussi simple que négocier la sortie des Anglais de l’Union Européenne. Mais Michel Barnier a prouvé que ça n’était pas impossible."