À seulement quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, Antonin André nous livre son édito politique.
La politique c’est la campagne d’entre-deux tour qui commence. Marine Le Pen mise tout sur les électeurs orphelins de François Fillon, direction le sud pour tenter de faire main basse sur la droite.
Cap au sud est. Le Vaucluse, le Var et les Alpes-Maritimes, ces bastions où Marine le Pen est arrivée en tête mais où les réserves de voix de droite sont très importantes. François Fillon y a fait de gros scores. Jeudi soir Marine Le Pen tiendra meeting à Nice là précisément où François Fillon faisait salle comble il y a une semaine. C’est à ces électeurs que la candidate du FN veut s’adresser en priorité, à cette droite sarkozyste qui pense-t-elle fera fi des consignes venues de Paris dictées par des dirigeants complice de la débâcle puisqu’ils ont accompagné, porté et pour certains supporté François Fillon jusque dans le mur. Une main tendue aux militants les républicains mais aussi aux élus en vue des législatives. Le Front National a gelé une cinquantaine de circonscriptions susceptibles d’être offertes aux candidats de droite qui la rejoindraient. Marine Le Pen prépare dès à présent le coup d’après la présidentielle.
Les législatives en ligne de mire Antonin, Marine le Pen (si elle perd la présidentielle) se positionne déjà comme une des principales force d’opposition d’un quinquennat Macron.
Achever l’œuvre tragique entamée par François Fillon, c’est le dessein de Marine Le Pen : diviser, fracturer, exploser Le parti les Républicains pour faire avec le plus de députés Marinistes possibles une entrée en force à l’assemblée nationale. 30,40,50 ou plus encore ? À défaut de présider la République, Marine le Pen se contentera d’emprunter le chemin d’un Christian Jacob, , d’un Bruno Leroux ou d’un Roger Gérard Schwartzenberg, ces illustres présidents de groupe politique à l’assemblée nationale. Ce n’est pas l’Elysée c’est vrai mais au-delà de l’ironie, entrer à l’assemblée nationale pour incarner l’une des principales voix de l’opposition dans le quinquennat d’Emmanuel Macron serait pour Marine le Pen une puissante tribune, une place de choix pour préparer un troisième candidature à la présidentielle, au prix d’un sacrifice, celui d’accepter et même d’appartenir définitivement au système qu’elle a si longtemps dénoncé.