LCI a décidé de séparer de son visage emblématique Valérie Expert et d'Arlette Chabot pour redonner un coup de jeune à la chaîne.
Le fait média du jour, c’est LCI qui décide elle aussi de faire du jeunisme. La chaîne info du groupe TF1 est en pleine refonte, elle prépare activement la rentrée de septembre, sa première rentrée depuis son arrivée sur la TNT gratuite le mois dernier.
Ce renouvellement, il passe par des changements à l’antenne.
Selon nos informations, la première à faire les frais de cette refonte de LCI, c’est Valérie Expert. La journaliste était arrivée sur la chaîne en 1996, au point d’en devenir un visage historique. Chaque jour entre 8h30 et 11h, elle animait un magazine d’info axée autour de la consommation, des sujets de société.
Son départ, il est l’illustration du tournant que veut prendre LCI pour la rentrée prochaine. Un virage pour insuffler une dynamique nouvelle.
Dans cette volonté, on apprenait aussi hier un autre changement de taille pour la chaîne. Il concerne l’interview politique de 8h15, menée jusqu’ici par Arlette Chabot. A partir du mois de septembre, c’est Audrey Crespo-Mara qui récupérera la présentation de ce rendez-vous. Un changement de visage qui traduit là encore l’ambition de LCI d’offrir un coup de jeune à sa grille de programmes.
En revanche, selon nos informations, Arlette Chabot ne quittera pas la chaîne. LCI nous indique qu’elle est une "éditorialiste importante" et qu’il n’est pas question de se priver de son expertise, surtout dans une année de campagne présidentielle.
Ces mouvements, ils devraient se poursuivre dans les prochaines semaines. Plusieurs présentateurs historiques seraient sur la sellette. Des journalistes "seniors" à qui des propositions de reclassement ont déjà été formulées, notamment pour prendre des fonctions d’encadrement de la rédaction. L’objectif, faire place nette à l’antenne à des visages plus jeunes.
Pourquoi LCI cède-t-elle à une forme de jeunisme ?
D’abord, rappelons que LCI est la plus ancienne des chaînes d’info, elle a été créée en 1994. Dans ses équipes, elle compte donc beaucoup de journalistes aguerris.
Des présentateurs qui sont en poste, parfois depuis le démarrage de la chaîne. LCI se présente donc comme une chaîne un peu ankylosée par de vieilles habitudes.
Mais le problème, c’est qu’aujourd’hui LCI est arrivée à un tournant majeur de son histoire. Après des mois voire des années d’incertitude, elle a enfin décroché le graal : son passage sur la TNT gratuite où elle est diffusée depuis le 5 avril dernier. Ça force les équipes dirigeantes à repenser son offre "toute info", notamment pour la rentrée de septembre.
Ça passe par l’antenne, on l’a vu. Ça passe aussi par l’organisation. La chaîne effectue un rapprochement des équipes rédactionnelles. LCI est en train de concevoir une "newsroom" qui regroupera les équipes de LCI, mais aussi celles de MétroNews et du site MyTF1News. Un regroupement qui crée quelques tensions en interne / une cohabitation difficile entre les anciens et les modernes.
Reste à savoir si le pari sera gagnant…
Pour l’heure, il est encore beaucoup trop tôt pour le dire. Si on se réfère aux chiffres du mois d’avril, LCI est encore un peu à la traine de ses concurrentes. Quand BFM TV rassemble en moyenne 1,8 % du public et que I-Télé atteint 1 % de part d’audience, la chaîne info du groupe TF1 est encore loin derrière, réunissant seulement 0,3 % de l’audience.
Le jeunisme dans les chaînes, est-ce un pari réussi ?
L’exemple type, c’est Questions pour un champion. Quand Julien Lepers a été évincé de l’animation du jeu de France 3, la direction de la chaîne expliquait que c’est parce que son image était ringarde. Il fallait mettre un coup de jeune au jeu. Résultat, l’arrivée de Samuel Etienne, plus dynamique. Au final, il ne fait pas mieux que son prédécesseur, Il fait même souvent moins bien.
Pencher pour le jeunisme, c’est parfois oublier une tranche de la population. La télévision est un média d’habitude et de repères. Le téléspectateur n’apprécie pas toujours d’être bousculé.