Les blocages comme celui que la France connaît actuellement, génèrent souvent de bonnes idées. Cette semaine a permis le boom des applications consacrées aux stations services.
W.B. : Ce matin Emmanuel, vous louez le sens de la débrouille !
E.D. : J’aurais pu vous parler d’un sujet évident de la semaine comme, par exemple, la grosse commande des chantiers STX de Saint-Nazaire, mais je me suis dit que le vrai bon thème de la semaine, c’était la débrouille. Pourquoi ? Parce que cette semaine a été assez typique de ce qu’il se passe assez souvent en économie. Un blocage, comme celui que l’on connait en ce moment autour des raffineries, génère souvent plein de bonnes idées. Cette semaine a permis le boom gigantesque des applications consacrées aux stations-services. De très nombreux Français en ont téléchargé. Vendredi, l’application Essence / Gasoil Now était encore en tête des téléchargements sur l’Appstore devant des sites aussi connus que le réseau social Snapchat, l’application de messages de Facebook ou encore l’application de SMS gratuits Whatsapp.
W.B. : Qu’est-ce qu’il faut en déduire pour vous ?
E.D. : Ça confirme une idée toute simple. Une mauvaise nouvelle, comme des centaines de stations-services sans essence dans le cas présent, c’est toujours une bonne nouvelle pour quelqu’un d’autre. Par exemple, pour ces applications. L’application Essence / Gasoil Now, existait avant cette crise mais elle était totalement confidentielle. Et surtout, elle était jusque-là un simple comparateur de prix. Voyant le bazar arriver, ses concepteurs ont su s’adapter pour proposer aux conducteurs un service qui permet de savoir s’il y a, ou non, de l’essence dans telle ou telle station. Il faut le reconnaître, les données ne sont pas toujours totalement actualisées en temps réel mais ça a été un succès formidable pour eux. Et c’est une aussi une belle leçon qui confirme un poncif bien français mais qui s’adapte très bien à la situation : "En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées." Et un poncif que Renault a utilisé à merveille cette semaine. "En France, on n’a plus de pétrole mais on a des Zoé", du nom de leur voiture électrique.
W.B. : Ce sens de la débrouille peut-il se prolonger après la crise pour se vérifier hors période de blocage ?
E.D. : Vous avez des très nombreuses études, dont une faite par Sociovision, qui dit que si l’économie collaborative s’est fortement développée en France ces dernières années, c’est justement parce que l’on est un pays bloqué, avec beaucoup de réglementations, et pas toujours facile à réformer. C’est sûrement pour cela que Blablacar, dans le covoiturage, s’est fortement développé. Il y avait la SNCF à côté mais ils ont trouvé une idée pour venir la concurrencer. C’est aussi sûrement pour ça que AirBnb connaît un succès gigantesque en France.
W.B. : Notre pays irréformable a du bon finalement !
E.D. : Notre pays irréformable nous oblige à avoir des idées. C’est pour ça que la débrouille est le Talent de la semaine.
W.B. : Ce soir on vous retrouve dans EcoSytème. Quel est le sommaire ?
E.D. : On va parler d’une marque dont 7 Français sur 10 ont au moins un des produits chez eux. Le patron d’Ikea France sera notre invité ce soir. Comment se porte le marché du meuble ? Comment cela se porte également du côté de la cuisine ? On lui demandera évidemment pourquoi tous ces meubles ont des noms improbables. Est-ce que Ikea veut aussi se renforcer en centre-ville ? Voilà quelques questions qu’on lui poser. Et le talent de demain ce sera Lara Rouyres. Elle a inventé une application qui va vous intéresser. Vous trouvez une robe super jolie dans un magazine. Jusque-là, vous découpiez et mettiez dans une poche en espérant que quelqu’un la trouve pour vous faire un cadeau. Maintenant, vous mettez votre portable dessus et une application vous redirige vers le site de e-commerce de la marque et vous donne plein d’informations sur le produit. Du coup, vous êtes, encore plus tentée de l’acheter !