Marine Le Pen affirme que l’accord avec l'Équateur signifie la mort programmée de la banane antillaise.
Le Vrai Faux de l’Info avec Marine Le Pen qui part à la défense des bananes Antillaises.
Menacée comme jamais, affirme la candidate du Front National, par un dernier accord qui vient juste d’entrer en vigueur entre l’Union Européenne, et l’Équateur.
Marine Le Pen : "Il y a un accord de libre-échange qui a été voté en décembre avec l'Équateur. Cet accord de Libre-échange qui fait venir les bananes d'Équateur va tuer les bananes d'outre-mer".
Cet accord avec l’équateur, c’est la mort programmée de la banane antillaise, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est vrai que cet accord n’aidera pas la filière, mais depuis des années la banane antillaise ne survit déjà que grâce aux subventions. Marine le Pen a raison, depuis que l’OMC a contraint l’Union Européenne à cesser de privilégier ses marchés historiques. Souvenez-vous de la guerre de la banane qui a duré des années. En gros, l’Europe importait sans droits de douanes ses bananes des Antilles, de pays d’Afrique ou de ses anciennes colonies. Ça ne plaisait pas aux producteurs de la zone dollar et notamment à l’Amérique du Sud, qui a exigé que cesse cette discrimination. L’Europe, en 2006, a cédé. Depuis, les droits de douanes sont progressivement abaissés et cet accord avec l’Équateur n’est qu’une nouvelle étape. Il rejoint un accord déjà signé avec le Pérou et la Colombie. Les droits sur la banane vont être divisés par deux d’ici 2020. L’effet sera immédiat pour les concurrents de l’Équateur, les Antilles, mais aussi les pays d’Afrique, ou d’Amérique du Sud. L’Équateur c’est le premier exportateur mondial de banane, il exporte plus de cinq millions de tonnes par an de sa production, soit à peu près ce que consomme l’Europe.
On voit mal comment la banane antillaise va pouvoir résister.
C’est vrai que les coûts de production sont trois fois plus élevés en Guadeloupe et en Martinique, où les gens sont en CDI, payés au SMIC. Ils sont soumis à des normes phytosanitaires très strictes que ne devront pas respecter les autres. Il y a un vrai problème de réciprocité. L’Europe se défend en rappelant qu’un plafonnement des importations est prévu, que l’accord, qui est asymétrique, est aussi une forme d’aide au développement, et l’Équateur est un pays pauvre, il va en bénéficier. Au-delà de ça, on peut aussi se demander si la banane antillaise survivrait s’il n’avait pas été signé. Pour rappel, la filière banane aux Antilles, c’est huit à 13.000 emplois selon le ministère de l’Outre-mer qui n’a jamais connu qu’un marché quasi-unique, la France. Chaque emploi est subventionné aujourd’hui à hauteur de 22.000 euros par an. Donc si on sort des traités, que se passera-t-il ? La banane sera plus chère pour les consommateurs, toujours subventionnée, mais on n’aura toujours pas réglé la vraie question : que produire d’autre pour la remplacer.