Il y un an, le samedi 7 octobre 2023, le Hamas frappait Israël du pogrom le plus violent de son histoire depuis la Shoah.
Un massacre d’une ignominie sans nom.
Laurence Ferrari revient sur cette journée noire avec le récit de Jean-Charles Banoun, journaliste et présentateur sur la chaîne i24 News, et les témoignages recueillis par Europe 1.
Dans cet épisode, revivez le jour de l’attaque. Très tôt le matin, une pluie de roquettes s’abat sur Israël, alors qu’à l’ouest du pays, des terroristes du Hamas infiltrent les villages limitrophes et le festival de musique "SuperNova". Ce 7 octobre, qui devait être un jour de fête, vire au cauchemar...
7 octobre : 1 an après est un podcast de la rédaction d’Europe 1.
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Transcription de l'épisode :
Témoignages et archives d'Europe 1: "Première alerte, on commençait à 6 h 40. Donc moi c'est comme ça que j'ai été réveillée ce matin." "Une pluie de milliers de roquettes et des incursions de commandos armés en Israël." "J'ai jamais vu 3000 missiles tirés en une matinée sur Israël."
"70 morts malgré le dôme de sécurité. Certains dix sont des commandos qui ont investi le territoire, qui ont tué des habitants à bout portant d'une balle dans la tête. C'est du jamais vu depuis la guerre du Kippour il y a 50 ans. "
"Le crime, l'assassinat, la torture, la barbarie, ce ne sont pas des valeurs communes."
Laurence Ferrari : Il y a un an, la barbarie islamiste frappait Israël du pogrom le plus violent de l'histoire depuis la Shoah. Un massacre d'une ignominie sans nom, Des familles entières décimées, des jeunes gens abattus lâchement en plein désert alors qu'ils dansaient, des enfants et des personnes âgées pris en otage, des femmes de tous âges, violées, torturées, mutilées et humiliées. Les terroristes du Hamas ont franchi ce jour là une étape de dans l'horreur. Depuis ce terrible 7 octobre 2023, la communauté juive tente de panser des plaies encore béantes. Certains tentent d'effacer des images insoutenables quand d'autres continue d'espérer le retour de leurs proches, toujours retenus en otage par le Hamas. Ces attaques terroristes n'ont pas seulement meurtri toute une communauté, elles ont aussi ravivé une haine latente. L'antisémitisme des synagogues prise pour cible. Les Juifs de France ont renoué avec la peur. Nombre d'entre eux préfèrent désormais enlever leur kippa pour dissimuler tout signe de judéité. Parce qu'il ne faut pas oublier, pas oublier les horreurs des islamistes guidés par la haine. Pas oublier celles et ceux assassinés par la cruauté fanatique. Pas oublier ces femmes, ces hommes, ces enfants et ces vieillards encore retenus en otage. Nous vous proposons dans ce podcast de revenir sur cette sinistre journée du 7 octobre 2023 avec les archives d'Europe1 et le précieux témoignage des rescapés de ce massacre. Je suis Laurence Ferrari. Vous écoutez le podcast 7 octobre 1 an après.
Épisode 1 : Une plongée dans l'horreur.
Laurence Ferrari : Au petit matin du samedi 7 octobre, les Israéliens se réveillent aux sons des sirènes d'alerte. Une pluie de roquettes s'abat sur le pays. On pense alors qu'il s'agit d'un regain de tension. Mais très rapidement, le Hamas déclare avoir déclenché l'opération déluge d'Al-Aqsa contre Israël. Jean-Charles Banoun est journaliste et l'un des présentateurs vedette de la chaîne HI 24 News, basé à Tel Aviv. Jean-Charles Banoun, où étiez vous le samedi 7 octobre 2023 au matin?
Jean-Charles Banoun : Eh bien, écoutez, j'étais dans mon lit parce que c'était un jour férié et nous dormions parce qu'il était très tôt. Et ce qui a été très inhabituel, c'est qu'à 6 h et demie, on a commencé à entendre, parce que c'est comme ça qu'on est prévenu d'un événement sécuritaire. Les sonneries de l'application de sécurité civile israélienne sur notre téléphone. Mais alors d'une manière totalement inhabituelle. C'est à dire que là, c'était des rafales d'alerte pour les villes du Sud qui se déclenchait et ça n'avait aucune logique parce qu'il n'y avait pas de confrontation à ce moment là entre le Hamas et Israël. Donc on ne comprend pas bien ce qui se passe. On voit que les alertes se rapprochent de plus en plus de Tel Aviv où on habite et on comprend que ça va être notre tour dans pas longtemps. Et effectivement, au bout de 20 minutes, alerte à Tel Aviv. Donc là, réveil des enfants des sans abris qui est en bas de l'immeuble, dare dare. Et là, on essaie de comprendre. C'est à dire qu'on prend les téléphones, regarde sur les réseaux sociaux, on essaie de comprendre ce qui se passe. Et là on a l'image qui, à mon avis, a bouleversé les Israéliens pour toujours, c'est à dire ce pick up, ce quatre quatre blancs du Hamas rempli de terroristes dans une rue de Sdérot qui est la première ville après la frontière de Gaza, d'importance, et qui est donc une ville attaquée ce jour là par des terroristes, qui est quelque chose de tout à fait inimaginable pour les Israéliens.
Laurence Ferrari : Jean-Charles est ce que vous pensez qu'il s'agissait d'un regain de violence ou est ce que tout de suite vous avez pensé à une attaque surprise comme en 1973?
Jean-Charles Banoun : Là, on s'est quand même mis sur les rails d'une attaque. Parce que cet événement là dont je vais vous parler, il est totalement inimaginable pour tous les Israéliens à ce moment là. Personne ne peut imaginer que le Hamas franchisse un jour cette frontière qui a été présentée comme infranchissable par l'armée depuis des années. Donc là, on comprend qu'il se passe quelque chose de terrible. Alors on allume aussi, évidemment la télévision. Et là, on a assisté toute la matinée à quelque chose de tout à fait ahurissant, c'est à dire que vous aviez des gens qui appelaient les chaînes de télévision israéliennes depuis leur kibboutz, qui étaient attaqués et qui étaient chez eux calfeutrés, et qui appeler au secours? Et cet été, vous aviez les présentateurs qui pleuraient à la télévision parce qu'ils ne pouvaient rien faire et ils avaient à faire à ces gens qui avaient dans leur maison des terroristes et qui faisaient entendre dans leur téléphone les voix des terroristes parlant en arabe. Et parfois vous entendiez aussi des coups de feu et vous n'entendez plus les personnes au bout du fil. C'était quelque chose de vraiment traumatisant et je pense qu'un an après tout, le pays est encore dans ce qu'on appelle le syndrome post-traumatique après ce qui s'est passé ce jour là.
Laurence Ferrari : La date de cette attaque surprise n'a pas été choisie au hasard. Elle intervient à un jour près 50 ans après le début de la guerre du Kippour, en 1973. Et puis, ce samedi 7 octobre 2023, devait être un jour festif pour la communauté juive qui célèbre Sime Hatorah, la fête de la joie. De nombreux pèlerins et touristes sont d'ailleurs venus pour l'occasion. Cette fête de la joie tourne court. Le Hamas tire plus de 100 zéro zéro zéro roquettes rien que dans la matinée, à quelques kilomètres de la bande de Gaza. L'Organisation terroriste infiltre les kibboutz, les villages limitrophes dans le sud du pays, à Rahim, les 3000 participants d'un festival de musique électronique, Supernova, sont pris par surprise. Les festivaliers et les habitants tentent comme ils peuvent de fuir et de se cacher. Mais c'est un véritable guet apens.
Témoignages et archives d'Europe 1 : "Ils ont commis des massacres, je dis bien des massacres. Ils ont massacré une véritable boucherie dans des villages et des kibboutzim, autour de la bande de Gaza, des femmes et des enfants et des personnes âgées. Ils sont rentrés dans des maisons, ils ont tiré à la mitraillette sur tout ce qui bougeait. Nous sommes dans une situation de guerre et à l'heure où nous parlons, il y a encore des cellules terroristes en territoire israélien. Ils sont extrêmement tendus et sans précédent pour l'État d'Israël."
"On sait aussi désormais que plusieurs dizaines d'Israéliens, civils comme soldats, ont été pris en otage par le mouvement islamiste Rahma. Certains ont été capturés et emmener vers l'enclave palestinienne. Une onde de choc pour les Israéliens proches de la frontière, comme cet habitant de Ashkelon."
" Le sentiment est terrible. Ça permet de être que cette fois ci, ils feront quelque chose de plus que ce qu'ils font habituellement. Il n'est pas acceptable qui nous ait pris par surprise comme cela. Où sont tous les responsables de la sécurité? Comment ont ils fait quelque chose comme cela? Comment sont ils entrés avec des véhicules en territoire israélien?"
"L'Armée israélienne a de son côté promis une riposte sans précédent. Elle dit frapper depuis ce matin des positions du Hamas et du Djihad islamique à Gaza. "
"Je tiens à dire une chose le Hamas a ouvert les portes de l'enfer dans la bande de Gaza."
"Le Hamas en portera les responsabilités et paiera pour ses actes."
"Le ministère de la Santé palestinien fait part, suite à ses frappes d'environ 200 morts, certainement l'une des journées les plus sanglantes du conflit depuis des décennies."
"Ces gens là ne sont pas des combattants, ce ne sont pas des militaires, ce sont des terroristes. Et le droit de la guerre et pas leur importe peu. Mais effectivement, la question très importante est pourquoi effectivement, avec ce genre de bricolage, avec des équipements qui ne sont pas sophistiqués, comment effectivement des milliers d'hommes ont pu rentrer dans Israël, tuer autant de personnes? "
" Est ce que vous pensez que l'objectif du Hamas est d'arriver à une certaine forme de discussion avec Israël ou pas du tout ? Non, le Hamas ne peut pas discuter avec Israël. Il veut détruire Israël. Mais alors, comment faire pour cohabiter quand on est si proche? Quand des territoires israéliens et territoires palestiniens sont à quelques mètres, quelques kilomètres maintenant ? Il n'y a pas de cohabitation possible avec le Hamas. C'est la situation à laquelle on est arrivé. Oblige Israël maintenant à entreprendre une guerre contre le Hamas qui est destiné justement à mettre fin à ses agissements et aux agissements de cette organisation."
" Lorsque vous lisez la charte du Hamas et les textes fondateurs du Risible, là ils considèrent les juifs comme des singes pauvres. Écoutez, égorger un singe, c'est plus facile que de le faire pour un humain. Donc fondamentalement, il n'y a pas d'objectif de négociation sur le fond, car ces gens là considèrent que de toute façon, Israël n'a pas lieu d'être et qu'au fond, les Juifs doivent disparaître dans la mer."
"Qui est venu en plein jour de si tôt samedi traverser des grilles et rentrer dans des villages, enlever des enfants, en brûler, en massacrer des femmes, les violer et emmener des personnes âgées dont on n'a aucune nouvelle aujourd'hui? C'est ça avec qui il faut négocier ?"
"La guerre qui est imposée par le Hamas. Je répète pour ceux qui ont oublié un mouvement salafiste et un mouvement qui prône la destruction totale de l'Etat d'Israël, un mouvement qui est soutenu par l'Iran, financé par l'Iran et qui est qui a donc décidé d'attaquer Israël. Et donc aujourd'hui, nous répondons à cette guerre. Et tant que les choses ne sont pas rentré dans l'ordre, et bien les événements continueront. Et lorsque tout sera terminé, eh bien nous ferons effectivement un état des lieux et nous vérifierons ce qui s'est passé."
"Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou : "Nous sommes en guerre."
Laurence Ferrari : Après les massacres de la journée, vient l'heure de compter les morts et de rechercher les disparus.
Témoignages et archives : "Il y a des corps par terre qui jonchent le sol. Ils sont arrivés chez les gens et les égorgés chez eux. Ils ont brûlés vifs Des femmes, des enfants, des vieillards, tout le monde. Ils ont kidnappé des centaines de personnes qui l'ont ramené sur la bande de Gaza. Mais il y a aussi des vidéos d'enfants qui ont appelés, qui m'ont ramené dans Gaza. Ça pourrait être mes enfants. Moi, je suis une maman. Les deux enfants, demain, ça pourrait être mes enfants. Cette brutalité, c'est horrible. C'est une attaque sanglante. C'est ça aussi. C'est sans précédent. Des attaques d'enfants aussi. Il ne faut pas oublier qu'il s'agissait s'acharner en premier sur les enfants, sur les sur les femmes, sur les vieillards. Là, les gens qui sont morts, qui ont été capturés, c'est des vieillards qui ont même pris des gens handicapés avec eux. Mais où va t on? Mais pour penser à tout ça, si vraiment c'est vraiment innommable, c'est quelque chose d'innommable. Qu'est ce qu'ils ont fait?"
Laurence Ferrari : Jean-Charles Banoun, comment est ce que vous vous sentiez à la fin de cette journée du 7 octobre? Quelle était l'atmosphère en Israël?
Jean-Charles Banoun : Vraiment un choc, parce que je peux vous dire que même pour aller travailler, j'habite à quelques minutes de mon lieu de travail. Mais comme on ne savait pas s'il n'y avait pas des terroristes qui étaient aussi arrivés jusqu'à Tel-Aviv, parce qu'il y avait évidemment beaucoup de craintes à ce moment là, parce qu'on en a vu quand même arriver très, très profondément en territoire israélien. On avait on n'était même pas rassurés de sortir de chez nous, donc il y avait personne dans les rues, les rues étaient vides. Et puis on a entendu tous ces témoignages absolument effrayants et de gens qui ont vu des leurs proches se faire assassiner sous leurs yeux ou kidnappés. On a eu des témoignages de deux rescapés qui ont perdu un membre, parfois une main dans les grenades qui étaient jetés dans les abris à la fête à côté de la fête. Donc tout cela, ça a été vraiment très très compliqué à digérer et surtout que ça s'est prolongé tant que ça ne s'est pas arrêté le 7 octobre. Pour nous, ça a duré pendant de très longues semaines avant qu'on arrive à comprendre l'ampleur des atrocités qui ont été commises ce jour là. Et évidemment, ça a été un choc permanent et beaucoup de gens avaient besoin de raconter tout ce qu'ils avaient vécu. Donc, on a fait une sorte de don et ouverte comme cela à tous, des gens qui avaient soit perdu un proche ou eu un proche kidnappé, qui eux mêmes étaient des miraculés et qui avaient besoin de raconter.
Laurence Ferrari : Dans le deuxième épisode de ce podcast, nous verrons comment l'angoisse s'est mêlée à l'effroi lorsque les tirs et les exactions ont enfin cessé et que les Israéliens ont pu prendre conscience de la cruauté de ce massacre de masse visant leur communauté.
7 octobre : 1 an après un podcast de la rédaction d'Europe1. A retrouver dans la série Au cœur de l'Actu. Dans la suite de ce podcast, Israël se réveille dans l'effroi. Des images insoutenables inondent les réseaux sociaux et les chaînes de télévision. Un traumatisme indélébile pour la communauté juive.
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