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SAISON 2018 - 2019

Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

Derrière le drame de la maison de retraite des Chaineraies à Lherm près de Toulouse (cinq morts suite à une intoxication alimentaire) se cache un géant européen côté en Bourse : Le groupe français Korian qui est aujourd’hui pointé du doigt.

La question est de savoir si l’on a privilégié la rentabilité financière au détriment de la sécurité.
Le groupe Korian c'est plus de trois milliards de chiffres d'affaires et un bénéfice de 123 millions d'euros, en hausse de 28%.
La question se pose quand on est en bourse : n'y a-t-il pas le risque de vouloir servir ses actionnaires, avant ses pensionnaires en faisant des économies sur les repas par exemple ?
Selon une enquête d'Envoyé Spécial de septembre dernier, le budget moyen pour la nourriture chez Korian est de 4,22 euros par jour et par résident.

Quatre euros pour trois repas ? Ce n’est pas beaucoup !

Il faut savoir qu'à l'hôpital, on est à peu près dans les même chiffres.
Chez Korian, on explique d'ailleurs que ce chiffre de 4,22 euros ne tient compte que des aliments et pas du service qui est autour. Car le groupe, et il y tient, prépare les repas dans ses cuisines.
La vraie question est : y a-t-il eu des fautes dans le suivi des procédures ? L'enquête le dira.

Et c'est là ou, au contraire, c'est plutôt rassurant d'avoir affaire à un groupe coté en Bourse. Korian, possède 803 établissements et ne peut absolument pas se permettre de vivre ce genre de drame à répétition.
Lundi matin, peu après l'ouverture de la Bourse, l'action Korian dévissait de plus de 7%.

Korian, vit en fait sous une double surveillance. Tout d’abord, celle des autorités sanitaires (le dernier contrôle à Lherm avait eu lieu le 12 février) mais également celle des marchés.

Au contraire, on peut dire que le fait d'être un grand groupe coté est finalement une garantie quant au respect des normes et des procédures, et non un risque car on a rarement vu une entreprise prospérer en Bourse, en offrant un mauvais produits, avec une mauvaise qualité de service.