Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
C’était ce week-end, dans une salle parisienne, le lancement de la liste EELV pour les élections européennes, en juin prochain. Une liste qui sera menée par la députée européenne Marie Toussaint. Les militants ont été appelés à “ écouter les pulsations du vivant”.
Il faut imaginer une assistance de militants verts pétrifiés, incités par trois femmes en minishort sur une scène à secouer leur derrière pour une séance de "booty therapy", littéralement thérapie par les fesses. Incompréhension. On était plus dans un clip de variété bas de gamme et sexiste que dans la réflexion sur le sauvetage de la planète.
Qu’est-ce que c’est cette “booty thérapie” ?
La patronne des Verts Marine Tondelier, devant les moqueries a dû l’expliquer aux “rageux qui n’ont rien compris” (ce sont ses mots). Devoir expliquer, pas très bon signe. Attention, c’est grandiloquent. “La "booty therapy" est une pratique qui mêle sport, danse et développement personnel. Une revendication du fait d’assumer, son physique, son histoire, ses émotions et de les libérer dans un espace bienveillant. Ca permet de guérir les traumas". Pour tous : femmes, hommes, minorités de genre. Et pour toutes les fesses. Inclusif, intersectionnel. Les Verts se parlent en code, ils sont entre eux.
Ça n’est pas bien méchant.
Oh non. Mais une “thérapie collective dans un parti politique, c’est l’aveu que le groupe est paumé. On est dans un événement politique, on va chercher des électeurs. Leur proposer de se bouger les fesses au sens propre, même pas figuré, ça semble hors sujet. On est dans entre-soi digne de ces retraites spirituelles de reconnexion à la nature ou on enlace des arbres. C’est marrant cinq minutes, ça fait le buzz. Mais ce n’est pas à la hauteur de l’enjeu européen, central chez les Verts.
Qu’est-ce que cherchent les Verts, avec ce genre d’événements ?
Il y a un tel écart entre les discours paniqués qu’ils tiennent sur le climat et cette booty therapy qu’on ne comprend pas. Le réel, semble leur échapper.
Ils sont, sur les questions énergétiques, scotchés à l’exemple allemand de transition aux renouvelables sans nucléaire, catastrophique. Opposés à tout progrès, à toute innovation. Ils soutiennent le moindre mouvement prônant le contournement de la Démocratie. On ne comprend pas ce que la booty thérapie, gesticulation insignifiante au-delà des fesses de chacun, vient faire là. C’est pourtant tout ce que le grand public aura retenu du meeting.
Choix risqué. Lors des élections européennes de 2019, EELV avait atteint 13.5% des voix. Les sondages donnent la liste autour de 8% aujourd’hui, alors que les sujets environnementaux sont partout, tout le temps. La booty thérapie, dans ce contexte, ressemble à de l’autosabotage. Comme si le message était : nous sommes un parti croupion, nous attendons la fessée aux élections.